Le gouvernement annule la licence d’un autre média dans la région d’Amazonas
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Sept mois après la fermeture de la station La Voz de Bagua Grande, Televisión Oriente, basée dans la même région, est à son tour réduite au silence. Dans la ville amazonienne de Yurimaguas (Nord-Est), la chaîne s’est vu retirer sa licence de diffusion, le 15 janvier 2010, sur ordre du ministère des Transports et Communications (MTC). Comme La Voz de Bagua, Televisión Oriente remplissait tous les critères légaux d’autorisation à émettre, obtenue en 2006. Et comme dans le cas de la station de radio, les autorités avancent l’argument selon lequel la chaîne n’aurait pas respecté les délais de mise aux normes.
Ce motif n’est évidemment pas recevable. La dernière inspection des antennes ayant été effectuée en 2007, une nouvelle était prévue d’ici au mois de mai, comme l’a souligné Roberto Pereira, l’avocat des deux médias fermés, cité par l’Institut Prensa y Sociedad (IPYS). L’administration ne respecte donc pas ses propres délais et cette fermeture tient de la basse vengeance politique de la part des autorités.
La ministre de l’Intérieur, Mercedes Cabanillas, avait menacé publiquement de fermeture des certains médias pour leur supposé “soutien” aux violences contre les forces de l’ordre après des émeutes des populations indigènes locales, au mois de juin, contre des concessions minières octroyées à des multinationales en territoires ancestraux. Depuis ces événements, le gouvernement cherche des coupables parmi les médias.
Ainsi, Alejandro Carrascal Carrasco, directeur de l’hebdomadaire Nor Oriente à Bagua, vient d’être condamné pour “diffamation” à un an de prison ferme, le 12 janvier dernier. En réalité, le journaliste paye pour ses prises de position en faveur des indigènes. Son propre fils avocat plaide la cause en justice depuis le mois de juin. Le défenseur du journaliste, que nous avons contacté, a fait appel de la condamnation.
(Photo : CNR)
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20.01.2016