Le domicile d'un journaliste incendié pendant la nuit

Reporters sans frontières est préoccupée par l'incendie du domicile d'Henry Portugal Pérez, journaliste de l'émission "La Voz del Pueblo", diffusée sur Radio Caplina, dans la région de Tacna (sud du pays). "Cela fait plusieurs mois que le journaliste et sa famille sont menacés. Nous souhaitons qu'une protection leur soit accordée afin d'éviter une nouvelle attaque. Nous demandons également qu'une enquête soit ouverte, qui permette d'identifier et de punir les responsables de ce sinistre", a déclaré Reporters sans frontières dans une lettre adressée au préfet de Tacna, Víctor Liendo Calisalla. Dans la nuit du 10 novembre 2004, un incendie s'est déclaré dans le garage et l'entrée de la maison d'Henry Portugal Pérez. Le journaliste a réussi à sauver sa femme et ses enfants des flammes. En éteignant le feu avec l'aide de ses voisins, il s'est aperçu qu'un chien mort avait été accroché à sa porte. Contacté par Reporters sans frontières, Henry Portugal s'est étonné que la police ne soit pas intervenue, alors qu'il avait appelé le commissariat. Depuis le mois de juin, le journaliste dénonce des irrégularités présumées dans la gestion des autorités municipales et régionales. Les jours précédant l'incendie, il avait notamment évoqué, dans son émission, des affaires de corruption supposée mettant en cause les autorités municipales. Le journaliste a affirmé recevoir depuis plusieurs mois des appels anonymes menaçant de s'en prendre à sa femme et à ses enfants, et lui demandant de mettre un terme à ses dénonciations. Ces appels proviennent de numéros non identifiables. En novembre dernier, Renán Palacios, journaliste de Radio Constelación à Ica, a été contraint de quitter sa ville et de se réfugier à Lima. Il dénonçait également des irrégularités dans la gestion locale de l'Institut national de la culture. Depuis le début de l'année 2004, près de 70 journalistes ont été menacés ou agressés au Pérou, et deux autres ont été tués.
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Updated on 20.01.2016