Le directeur de l'Interprète remis en liberté après dix mois de prison
Organisation :
Reporters sans frontières prend acte de la libération, le 7 janvier 2009, de Nsimba Embete Ponte, directeur du bihebdomadaire L'Interprète, après que le journaliste a purgé l'ensemble de sa peine pour "offense au chef de l'Etat".
Nsimba Embete Ponte avait été arrêté le 7 mars 2008, à Kinshasa, par des agents de l'Agence nationale de renseignements (ANR), et conduit dans le cachot dit "ANR Fleuve" où il avait été détenu au secret pendant trois mois. Il avait ensuite été transféré au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK). Le 27 novembre, le journaliste avait été condamné, par le Tribunal de paix de Kinshasa N'Djili, à 10 mois de prison ferme pour "offense au chef de l'Etat", à la suite d'une série d'articles évoquant une rumeur sur l'état de santé du président Joseph Kabila.
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05.12.2008 - Deux journalistes écopent de 10 et 9 mois de prison ferme pour « offense au chef de l'Etat »
Reporters sans frontières est choquée d'apprendre qu'après plus de neuf mois d'emprisonnement, le directeur du bihebdomadaire L'Interprète, Nsimba Embete Ponte, et son collaborateur, Davin Tondo Nzovuanga, ont été condamnés respectivement à 10 et 9 mois de prison ferme pour "offense au chef de l'Etat".
"Cette condamnation tardive est un simulacre de justice et ne sert qu'à justifier la détention prolongée des deux journalistes par les services de sécurité. Arrestation sans charge, détention au secret, et enfin condamnation à des peines de prison ; rien n'a été épargné aux deux journalistes de L'Interprète. Une fois encore, nous rappelons aux autorités congolaises que l'incarcération est une réponse disproportionnée et contre-productive pour les affaires de diffamation ou d'offense au chef de l'Etat. Il est inacceptable que Nsimba Embete Ponte et Davin Tondo Nzovuanga puissent être détenus un jour de plus", a déclaré l'organisation.
Nsimba Embete Ponte et Davin Tondo Nzovuanga, directeur et collaborateur du bihebdomadaire L'Interprète paraissant à Kinshasa, ont été condamnés, le 27 novembre 2008, par le Tribunal de paix de Kinshasa N'Djili, à respectivement 10 et 9 mois de prison ferme. Le verdict a été rendu public quelques jours plus tard. Tous deux arrêtés en mars 2008, Davin Tondo devrait être relâché en décembre, tandis que Nsimba Embete ne pourrait bénéficier d'une libération qu'en janvier.
D'abord poursuivis pour "colportage, faux bruits, atteinte à la sûreté de l'Etat et offense au chef de l'Etat", à la suite d'une série d'articles sur l'état de santé du président Joseph Kabila, les deux journalistes ont finalement été reconnus coupables d'"offense au chef de l'Etat".
Nsimba Embete Ponte et Davin Tondo Nzovuanga avaient respectivement été arrêtés les 7 et 29 mars, à Kinshasa, par des agents de l'Agence nationale de renseignements (ANR), et conduits dans le cachot dit "ANR Fleuve" où ils avaient été détenus au secret pendant trois mois. Début juin, les deux journalistes avaient été transférés au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK) tandis que leur dossier était confié au Tribunal de paix de Kinshasa N'Djili.
Le 10 avril, Reporters sans frontières et Journaliste en danger (JED), son organisation partenaire en République démocratique du Congo, avaient demandé au ministre congolais de l'Intérieur, Denis Kalume Numbi, d'intervenir dans cette affaire. "Face à une telle opacité, (...) cette situation inquiétante doit trouver une issue rapide dans les règles de l'Etat de droit, dont le ministère de l'Intérieur est le protecteur. Nos deux organisations vous demandent de bien vouloir obtenir de vos services des informations précises sur la situation du journaliste et de son collaborateur, et de veiller à ce que leurs droits soient respectés. Il nous semble indispensable que Nsimba Embete Ponte et Davin Ntondo Nzovuanga soient présentés à un juge dans les plus brefs délais si une procédure légale sérieusement documentée a été engagée à leur encontre. A défaut, les deux prévenus doivent être libérés", avaient écrit les organisations.
Reporters sans frontières dénonce également la suspension, le 4 décembre, de douze journalistes et un monteur de la Radio télévision nationale congolaise (RTNC), suite à la diffusion d'un reportage sur une marche de la diaspora congolaise à Bruxelles, contre la guerre dans l'est du pays. Parmi la foule des manifestants visibles dans le reportage, une femme portait une pancarte sur laquelle on pouvait lire "Kabila doit partir". Il est reproché aux journalistes d'appartenir à "une organisation mystérieuse à visée subversive".
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Updated on
20.01.2016