Le centre opérationnel des médias, une adresse des journalistes en Haïti

Des sessions de formation avec l’Agence France-Presse International, Internews et Canal France international, des réunions de coordination et de réflexions avec les chargés de communication des principales organisations humanitaires (CDAC – Communicating with Disaster Affected Communities) en activité sur l’île, des conférences, des débats, un travail de liaison entre les journalistes haïtiens et les correspondants étrangers… Le centre opérationnel des médias, mis en place par Reporters sans frontières quelques jours après le séisme du 11 janvier 2010, a multiplié les activités et les partenariats. La presse a son rôle à jouer dans le processus de reconstruction en Haïti. Le Centre opérationnel des médias s’implique dans cette tâche délicate : son objectif premier est de proposer une salle de rédaction alternative le temps que les bureaux des différents organes de presse puissent de nouveau les accueillir : « Le centre est un lieu où beaucoup de journalistes convergent. Il s’y retrouvent, partagent souvent les mêmes difficultés et peuvent se soutenir mutuellement », explique Claude Gilles, responsable du centre. Certains médias y tiennent leurs réunions de rédaction, comme récemment Radio Maximum. Le centre a également aidé au tournage d’une émission de Radio Canada. « Dernièrement, nous avons installé des logiciels de montage sur les ordinateurs, ce qui permet désormais de faire de la production sonore, précise Claude. Ajouter à ceci que CFI nous a légué un banc de montage. Après leur semaine de formation, début juin, le centre est devenu très complet : presse écrite, radio et télévision. » En plus de donner aux journalistes de l’île les moyens de continuer leur travail d’information, le centre donne les clefs nécessaires pour comprendre le déroulement des opérations humanitaires : « Le Centre n’est pas seulement un support technique. Il se veut aussi un lieu d’échanges et de formation. » Les thèmes principaux abordés lors des sessions ont été le journalisme et les opérations humanitaires, la production audiovisuelle, et à l’occasion de la Coupe du monde, le journalisme sportif. Une quarantaine de journalistes haïtiens ont pris part à ces formations. Soutenu par Québécor, la Fondation de France et le Centre de la francophonie des Amériques, doté d’une capacité de 20 postes de travail, le centre affiche une fréquentation moyenne de 17 visites par jour. « Pour les six premiers mois de ses activités, on a dénombré quelque 2500 utilisations de son parc informatique, de salles de réunions et de formations, explique Claude. Nous avons renforcé le dispositif d’accueil : nous accueillons deux fois par semaine le CDAC pour réfléchir comment pouvoir assurer le flot de communications entre les humanitaires et les populations sinistrées. Je suis très content qu’aux côtés de l’AFP et de l’UNESCO nous ayons apporté notre soutien à Alter presse et son projet de cybercafé pour les camps de déplacés, affirme Claude. Les victimes du séisme ont souvent du mal à avoir accès à l’information et cette initiative répond à un réel besoin. Le centre s’engage maintenant dans une nouvelle initiative : le Collectif mémorial qui plaide pour la construction d'un mémorial à la mémoire des victimes du 12 janvier. Pour marquer le sixième mois de la tragédie, une conférence de presse a lieu dans la matinée du 12 juillet dans un centre de presse temporaire sur les ruines de l’Hôtel Montana avec la coopération d’Internews et du CDAC.
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Updated on 20.01.2016