Le blogueur Tariq Biassi condamné à trois ans de prison pour avoir critiqué les services secrets syriens sur Internet

Reporters sans frontières dénonce la condamnation du blogueur Tariq Biassi (http://alzohaly.ektob.com/) à trois ans de prison, le 11 mai 2008, pour avoir posté un article critiquant les services de sécurité syriens sur un forum Internet.« Cette sanction est injustifiable. Elle sanctionne la simple publication d'un article dont il n'est même pas prouvé que Tariq Biassi est l'auteur. Nous demandons à la justice syrienne de revoir son jugement », a déclaré l'organisation.

Reporters sans frontières dénonce la condamnation du blogueur Tariq Biassi (http://alzohaly.ektob.com/) à trois ans de prison, le 11 mai 2008, pour avoir posté un article critiquant les services de sécurité syriens sur un forum Internet. Détenu depuis le 7 juillet 2007 par les autorités, il a été reconnu coupable de "publication de fausse information" et d'"affaiblissement du sentiment national" en vertu des articles 285 et 286 du code pénal syrien. « Cette sanction est injustifiable. Elle sanctionne la simple publication d'un article dont il n'est même pas prouvé que Tariq Biassi est l'auteur. Nous demandons à la justice syrienne de revoir son jugement », a déclaré l'organisation. Tariq Biassi, 23 ans, a été interpellé à la suite de la publication d'un article sur un forum de discussion mentionnant les avantages et les inconvénients de l'action des services de sécurité en Syrie. Les autorités de la ville de Tartous (130 km au nord de Damas) l'ont arrêté le 7 juillet 2007 sans préciser les charges retenues à son encontre. Soumis à un interrogatoire le 22 février, il avait nié tous les faits qui lui étaient reprochés et assuré que les commentaires publiés n'étaient pas les siens car il partageait sa ligne téléphonique avec six autres abonnés, dont un cybercafé. Les autorités ont pu identifier Tariq Biassi en retrouvant l'origine de la connexion Internet. Depuis le 25 juillet 2007, le ministre des Télécommunications, Amr Salem, a décrété que les propriétaires de sites Internet devaient conserver les données personnelles des auteurs d'articles et de commentaires. Les deux fournisseurs d'accès à Internet les plus importants du pays, Syria Telecommunication Establishment (STE) et Aloola, appartiennent à l'Etat. L'organisation rappelle que la Constitution de la République arabe de Syrie garantit pourtant "le droit d'exprimer librement ses opinions par la parole, l'écriture ou quelque autre moyen que ce soit". Actuellement, trois cyberdissidents sont derrière les barreaux pour avoir usé de leur droit à la liberté d'expression sur Internet. Le 6 mai 2008, des agents de sécurités du gouvernement syrien ont arrêté Habib Saleh, écrivain et cyberdissident déjà connu de leurs services, sans fournir d'explication. Le 9 avril, l'écrivain et poète Firas Saad a été condamné à quatre ans de prison pour les mêmes chefs d'accusation que Tariq Biassi. Signez la pétition pour la libération de Tariq Biassi
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Updated on 20.01.2016