Le blogueur et défenseur des droits de l’homme, Hu Jia, a été agressé alors qu’il rentrait chez lui, le 16 juillet 2014. Placé sous surveillance policière permanente, Hu Jia estime qu’une campagne en ligne “Retournons à Tian’anmen” précédemment lancée pour la commémoration du 4 juin serait la cause de cette attaque.
L’ombre de Pékin plane-t-elle sur l’agression dont a été victime
Hu Jia ? Le cyberdissident a été agressé par des individus non identifiés à Pékin, alors qu’il s'apprêtait à monter dans sa voiture pour rentrer chez lui. Blessé au crâne et au ventre, il s’est ensuite rendu au poste de police pour déposer plainte. Celle-ci a été enregistrée, mais n’a donné lieu à aucune arrestation.
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Cette agression à l’encontre de Hu Jia est intolérable. Il est évident qu’elle ciblait le cyberdissident et il est fort probable, au vu du témoignage de Hu Jia, qu’elle ait été perpétrée ou tout du moins commanditée par les autorités chinoises. Nous demandons à l’ensemble de la communauté internationale de réagir sans plus attendre. Combien de disparitions, de passages à tabacs, de rapports mentionnant la pratique de la torture doivent encore être signalées avant que des paroles et des gestes forts ne soient lancés en direction de Pékin ?”, déclare Benjamin Ismaïl, responsable du bureau Asie-Pacifique de Reporters sans frontières.
Hu Jia a été attaqué près de la station de métro de Caofang, dans le district de Chaoyang. Plusieurs individus l’ont frappé puis se sont enfuis en voiture. Le cyberdissident n’a pas pu noter le numéro de la plaque d’immatriculation mais a néanmoins déclaré qu’il lui avait semblé reconnaître certains des hommes chargés de le surveiller, habituellement postés autour de son domicile. L’attaque a eu lieu à l’endroit où sa voiture était garée. La présence d’une croix rouge sur le sol laisse supposer que l’agression était planifiée.
Interrogé sur la raison d’une telle attaque, Hu Jia évoque le lancement d’une campagne prônant le “retour à la place Tian’anmen” , qui aurait fortement irrité les autorités.
Le blogueur a récemment été séquestré à son domicile à l’occasion des visites officielles d’Angela Merkel et John Kerry. Cette méthode,
également utilisée pour d’autres dissidents comme l’écrivaine tibétaine
Tsering Woeser, vise à prévenir tout contact entre ces derniers et des dignitaires étrangers. Hu Jia avait également appelé les internautes à rendre visite à
Liu Xia, l’épouse de
Liu Xiaobo, prix Nobel de la paix emprisonné depuis décembre 2008
La Chine se positionne à la 175e place sur 180 pays dans le
Classement mondial de la liberté de la presse 2014 établi par Reporters sans frontières.