Le 23 février 2005, le Département de la justice de Shanghai (Est) a perquisitionné les bureaux de Guo Guoting et saisi son ordinateur et sa licence d'avocat. Quelques jours plus tard, l'avocat a été interdit d'exercer toute activité juridique. Reporters sans frontières est scandalisée par les méthodes employées à l'encontre de ce courageux défenseur des journalistes et dissidents risquant de lourdes peines de prison.
Le 23 février 2005, le Département de la justice de Shanghai (Est) a perquisitionné les bureaux de l'avocat Guo Guoting. Les fonctionnaires ont saisi son ordinateur et sa licence d'avocat. Quelques jours plus tard, l'avocat a reçu un document l'avertissant d'une interdiction d'exercer toute activité juridique.
Reporters sans frontières est scandalisée par les méthodes employées à l'encontre d'un avocat courageux qui défend plusieurs journalistes et dissidents risquant de lourdes peines de prison. "Cette affaire montre bien que le gouvernement chinois n'a aucune volonté de respecter l'état de droit. En interdisant à Guo Guoting d'exercer sa profession, les autorités privent ainsi des journalistes et des cyberdissidents du droit fondamental à être défendus", a écrit l'organisation dans une lettre au ministre chinois de la Justice, Zhang Fusen.
L'avocat a affirmé à Reporters sans frontières que la saisie de son ordinateur et de son titre s'apparentait à un "vol" opéré en toute illégalité.
Il a également été menacé d'interdiction d'exercer sa profession pendant un an. Une audience publique devrait se tenir le 4 mars à Shanghai pour confirmer cette interdiction.
Selon l'avocat, cette décision ferait suite à des pressions de Pékin pour l'empêcher de défendre le journaliste Shi Tao, dont le procès à Changsha pour "divulgation illégale de secrets d'Etat à l'étranger" doit se tenir à huis clos le 7 mars. Malgré tout, Guo Guoting compte se rendre, avec un collègue, au tribunal.
A propos de Shi Tao, Guo Guoting, également connu sous le nom de Thomas Guo, avait affirmé que « la loi sur les secrets d'Etat n'est pas bien définie. Par conséquent, l'interprétation et l'extension du concept des prétendus secrets sont floues. Il est donc très facile pour les autorités d'utiliser cette loi contre les journalistes qui s'expriment ouvertement ».
Guo Guoting est l'un des rares avocats chinois à accepter de défendre les journalistes et les cyberdissidents. Il a récemment pris en charge les dossiers du journaliste dissident Yang Tianshui, récemment libéré après un mois à Hangzhou (Sud-Est), et du cyberdissident Huang Jinqiu, condamné à douze ans de prison en 2004. Récemment, Guo Guoting avait alerté l'opinion publique internationale sur les tortures infligées à Huang Jinqiu pour l'empêcher de déposer un appel devant la Cour suprême.