L'assassin présumé de Mauro Marcano acquitté par la justice : “Une victoire pour l'impunité”, selon Reporters sans frontières

Le 28 août 2008, Ceferino Garcia, commanditaire présumé de l'assassinat du journaliste Mauro Marcano, a été acquitté par un tribunal de l'État de Monagas (Nord-Est). Le journaliste avait été tué par balles devant son domicile à Maturín, le 1er septembre 2004. Reporters sans frontières appelle de ses vœux une révision du procès. “Cette décision marque une victoire de l'impunité sur la justice. Elle témoigne de la protection dont peuvent bénéficier les narcotrafiquants, notamment de la part d'autorités locales. Elle permet aux malfaiteurs de continuer à semer la terreur, sans craindre de poursuites. Nous demandons à la justice de ne pas céder aux pressions et intimidations dont elle fait l'objet et de poursuivre son enquête afin que l'assassinat de Mauro Marcano ne reste pas impuni”, a déclaré Reporters sans frontières. Ceferino Garcia, chef présumé du narcotrafic dans la région, avait été arrêté en 2006 à Trinidad et Tobago en possession de faux papiers. Il avait été transféré au Venezuela et déféré devant la justice pour l'assassinat de Mauro Marcano. A l'issu de onze audiences, un jury a considéré que les éléments censés prouver l'implication de Ceferino Garcia dans l'assassinat n'étaient pas suffisants pour l'inculper et l'a acquitté. Pour Larry Siluera, le juge en charge du procès, les preuves justifiaient pourtant que Ceferino Garcia soit condamné. Il a notamment rappelé que Mauro Marcano avait publié avant sa mort des articles dénonçant Ceferino Garcia comme étant le chef du Cartel del Sol. Mauro Marcano animait une émission sur la station locale Radio Maturín 1. 080 AM et était chroniqueur pour le quotidien local El Oriental. A l'issue de l'audience, Yasira Marcano, sa fille, a tenu à exprimer son indignation. “Il semble que le verdict était préétabli. Au cours de la dernière audience, Ceferino Garcia se plaignait qu'il n'ait toujours pas été prononcé. Il connaissait déjà le verdict final”, a-t-elle déclaré. De son côté, José Vicente Rangel, chroniqueur au quotidien Últimas Noticias et ancien vice-président de la République, a qualifié la décision de la justice de “deuxième mort de Marcano”. Reporters sans frontières se joint à lui pour exprimer sa déception et témoigner une nouvelle fois sa solidarité avec la famille du journaliste défunt.
Publié le
Updated on 20.01.2016