L'artiste Ai Weiwei arrêté par la police à l'aéroport international de Pékin
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Reporters sans frontières s'inquiète du sort du célèbre artiste et dissident Ai Weiwei (艾未未), arrêté dimanche 3 avril 2011 au matin à l'aéroport international de Pékin, alors qu'il était sur le point de prendre un avion à destination de Hongkong. Huit membres de son équipe ont également été interpellés par la police de Pékin.
"Le gouvernement chinois intensifie sa politique de harcèlement contre les dernières figures emblématiques de la dissidence et cherche à faire taire toutes les voix critiques. Nous appelons la communauté internationale à réagir avec fermeté aux arrestations de blogueurs et cyberdissidents qui se succèdent à un rythme jamais vu en Chine. Elle doit également se mobiliser de toute urgence pour dénoncer le durcissement de la répression qui touche les médias étrangers présents dans le pays et qui, nous le craignons, force bon nombre de correspondants à l'autocensure", a déclaré Reporters sans frontières.
D'après l'un de ses assistants contacté par l'organisation, Ai Weiwei aurait été arrêté alors qu'il passait la douane. Les autorités auraient coupé le téléphone portable de l’artiste et l'auraient séparé des personnes qui l'accompagnaient. Nous n'avons depuis aucune information sur le lieu de sa détention.
Le même jour, huit membres de son équipe ont été interpellés par les forces de l’ordre à son atelier de Caochangdi (nord-est de Pékin) et détenus pendant plusieurs heures pour interrogatoire. Au cours de la semaine passée, la police avait visité l’atelier de l’artiste à de nombreuses reprises.
En novembre 2010, Ai Weiwei avait déjà été harcelé par les autorités, notamment pour ses documentaires dénonçant la corruption du système judiciaire de Pékin.
Un journaliste du Guardian venu photographier l'extérieur de l'atelier s'est vu confisquer son matériel et supprimer ses images par des policiers en civil, avant d'être sommé de quitter les lieux. Toute mention de l'interpellation d’Ai Weiwei a été supprimée de la toile chinoise, notamment du site de microblog Weibo. Des membres de la police de Pékin ont même nié être au courant de l'interpellation.
Le 3 mars 2011, Reporters sans frontières avait publié un rapport concernant les assignations à résidence, les persécutions et les disparitions forcées opérées par les autorités chinoises. Rendues particulièrement nerveuses par les mouvements de contestation démocratique qui traversent le monde arabe, celles-ci coupent les moyens de communication et isolent de leur famille et du reste de la société tous les défenseurs de la liberté d'expression en Chine.
77 cyberdissidents et 30 journalistes sont toujours derrière les barreaux à ce jour. La Chine est au 171e rang sur 178 du classement mondial de la liberté de la presse, élaboré par Reporters sans frontières en 2010.
Publié le
Updated on
20.01.2016