L'armée accuse trois journalistes de "terrorisme"
Organisation :
Le 6 février 2007, le porte-parole de l'armée a tenu une conférence de presse à Colombo pour présenter des preuves de l'implication de trois journalistes et militants syndicaux - Nihal Serasinghe, Lalith Seneviratne et Sisira Priyankara - dans la préparation d'attentats. Ils sont également accusés de complicité avec les Tigres tamouls. Selon un officier, ils auraient déjà commis des attentats qui n'auraient pas fait de victimes.
Des vidéos montrant les trois militants confesser leurs "crimes" ont été présentées aux journalistes. Pendant plus de sept minutes, Nihal Serasinghe, Lalith Seneviratne et Sisira Priyankara décrivent, chacun à leur tour, leurs projets d'attentats et leur entraînement militaire chez les Tigres tamouls. Visiblement soumis à de très fortes pressions, ils expliquent notamment avoir caché des armes dans la capitale. Le porte-parole de l'armée, Prasad Samarasinghe, a déclaré à la presse que les "traîtres" étaient détenus par la police criminelle (CID) pour les besoins de l'enquête.
"Des confessions enregistrées dans un lieu inconnu, par des personnes inconnues, après une arrestation qui ressemble plus à un kidnapping, n'ont aucune valeur juridique. Il est urgent que la police présente les trois journalistes devant un juge pour que celui recueille leur témoignage dans des conditions normales. Si les trois hommes sont réellement impliqués dans la préparation d'attentats, ils devront être jugés selon la loi. S'ils ont été contraints de confesser, sous la menace, ils doivent être immédiatement libérés", a déclaré Reporters sans frontières.
L'organisation rappelle que Munusamy Parameshawary, journaliste de l'hebdomadaire en cingalais Mawbima, est détenue depuis plus de soixante jours en vertu de la loi antiterroriste. La Division d'enquête antiterroriste affirme, sans en apporter la preuve, qu'elle était en contact avec un membre des LTTE en mission suicide dans la capitale. Agé de 23 ans, la reporter écrivait régulièrement des articles sur la communauté tamoule de la capitale, et le problème des disparitions.
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06.02.2007
Enlèvement de trois journalistes d'une publication syndicale
Reporters sans frontières appelle le président Mahinda Rajapaksa à donner des ordres très clairs pour que les trois journalistes et militants syndicaux, enlevés le 5 février à Colombo, soient retrouvés sains et saufs.
"Tout journaliste, syndicaliste, militant des droits de l'homme ou politicien, qui prône une solution pacifique au conflit, est devenu une cible potentielle pour des groupes de ravisseurs qui sévissent dans le nord et l'est du pays, mais également à Colombo. Après l'assassinat du journaliste tamoul Dharmaratnam Sivaram à Colombo en 2005, il est devenu clair que ces escadrons de la mort peuvent frapper n'importe où et n'importe quand. Nous demandons au chef de l'Etat de mobiliser les forces de sécurité pour retrouver et faire libérer ces trois journalistes dans les plus brefs délais", a déclaré l'organisation.
Le Sri Lanka a récemment adopté la Convention internationale contre les disparitions forcées des Nations unies, qui a été signée aujourd'hui à Paris par des dizaines d'Etats.
Le 5 février, trois collaborateurs du mensuel Akuna (La foudre), lié à un syndicat de cheminots (Dumriya Kamkaru Ekathuva), ont été enlevés en l'espace de six heures à trois endroits différents de Colombo. Nihal Serasinghe, ancien membre de la rédaction du mensuel d'extrême gauche Diyesa et collaborateur de Akuna, a été kidnappé près du Fort de Colombo alors qu'il sortait des locaux d'un imprimeur. Lalith Seneviratne, ancien employé du journal d'extrême gauche Hiru et responsable de la maquette de Akuna, a été kidnappé chez lui par des hommes que son épouse a identifiés comme des policiers en civil du Département d'enquête criminelle (CID). Elle a ensuite déposé une plainte au commissariat de Aturugiriya. Et Sisira Priyankara, directeur de Akuna, a été enlevé sur son lieu de travail, un atelier d'électriciens de la compagnie ferroviaire. Agé de 38 ans, il a récemment pris part à des actions en justice de militants syndicalistes contre les augmentations de salaires accordées à des ministres et au Président.
Le 6 février, l'organisation de défense des journalistes FMM a organisé une manifestation à Colombo.
Ce triple enlévement intervient quelques semaines après l'attaque d'un meeting pacifiste dans une banlieue de Colombo, par un groupe de militants dirigé par Mervyn Silva, ministre-adjoint au Travail. Ce dernier avait incité ses partisans à frapper les participants. Des journalistes, notamment un correspondant de la BBC, avaient été agressés alors qu'ils étaient venus couvrir l'événement.
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20.01.2016