La mort du photojournaliste Luke Somers au Yémen reflète “la dangerosité grandissante du métier de journaliste”

Reporters sans frontières exprime sa profonde tristesse face à la nouvelle de la mort du photojournaliste américain Luke Somers et présente ses sincères condoléances à ses proches et à sa famille, avec laquelle l’organisation était en contact. Le journaliste a été tué lors d’une opération militaire lancée moins de 24 heures avant l’expiration de l’ultimatum donné par AQPA. Otage depuis septembre 2013, Somers était menacé d’exécution depuis la mise en ligne d’une vidéo par ses ravisseurs le mercredi 3 décembre s’adressant au gouvernement américain. “La mort de Luke Somers reflète la dangerosité grandissante du métier de journaliste. Les prises d’otages visant des professionnels de l’information se sont multipliées ces deux dernières années, connaissant de plus en plus souvent une issue tragique, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières. Luke Somers est le troisième journaliste américain otage d’un groupe islamiste radical à trouver la mort en 2014, suite aux assassinats de James Foley et Steven Sotloff par le groupe Etat islamique en Syrie.” “Nous demandons à nouveau au gouvernement américain, qui avait annoncé son intention de revoir sa politique envers les otages, d’explorer toutes les pistes alternatives à l’option militaire et de déployer tous les efforts pour garantir la protection des civils concernés, ajoute Christophe Deloire. Cette révision doit impérativement se faire sur la base d’une consultation des anciens otages - américains et étrangers - et des familles qui le souhaitent, ainsi que des employeurs et des ONG concernés.” Lucy Somers, la soeur du journaliste, s’était adressée au groupe AQPA dans une video publiée en ligne quelques heures avant sa mort, en décrivant son frère ainé comme un “romantique” qui croit dans le bon côté des gens, et demandant sa libération. Luke Somers, qui est né en Angleterre et a vécu la majeure partie de sa vie aux Etats-Unis, vivait depuis un peu plus de trois ans au Yémen et travaillait comme journaliste freelance. Le Yémen figure à la 167e place sur 180 du Classement 2014 établi par Reporters sans frontières.