Un an après l'arrestation du journaliste tamoul J.S. Tissainayagam, des organisations internationales de défense de la liberté des médias expriment leur plus vive préoccupation en raison de son maintien en détention sur la base d'accusation de "terrorisme". Il s'agit de l'un des rares cas dans le monde où un journaliste est accusé de terrorisme pour ses écrits.
Un an après l'arrestation du journaliste tamoul J.S. Tissainayagam, des organisations internationales de défense de la liberté des médias expriment leur plus vive préoccupation en raison de son maintien en détention sur la base d'accusation de "terrorisme".
A l'occasion du premier anniversaire de son arrestation, le 7 mars 2008, les membres de la Mission appellent à la libération sans conditions de J.S. Tissainayagam, dont l'état de santé est préoccupant.
"Le traitement réservé à J.S. Tissainayagam et l'utilisation du Prevention of Terrorism Act (PTA) contre lui sont des précédents alarmants dans la répression des voix dissidentes, particulièrement en ce qui concerne la couverture des opérations militaires au Sri Lanka", ont déclaré les organisations.
Le 6 mars, Reporters sans frontières a remis une lettre à l'ambassade du Sri Lanka à Paris pour demander la libération immédiate du journaliste.
J.S. Tissainayagam, responsable du site OutreachSL et collaborateur reconnu du Sunday Times, a été arrêté le 7 mars 2008 par des agents de la Terrorism Investigation Division (TID). Il a été interpellé après s'être rendu dans un commissariat pour s'informer de la situation de ses collègues, Jasiharan et sa compagne Vallamarthy, qui avaient été arrêtés la veille.
J.S. Tissainayagam a été détenu sans aucune forme de procès pendant plus de cinq mois. Des magistrats ont successivement prolongé sa détention sans explication. Pendant cette période, il n'a pu recevoir des visites de sa famille, de son avocat de manière sporadique. En outre, il a été privé des médicaments que son état de santé nécessite.
Les audiences de son procès ont été à plusieurs reprises repoussées. Les avocats de J.S. Tissainayagam ont déposé une demande de libération sur la base de la violation répétée de ses droits fondamentaux, notamment son arrestation arbitraire, les actes de torture, la discrimination ethnique et le déni de protection par la loi. Cette demande a été rejetée. Et les différentes demandes de libération sous caution ont été annulées.
Le 25 août dernier, les actes d'accusation contre J.S. Tissainayagam, Jasiharan et sa compagne Vallamarthy, ont été prononcés par la Haute cour de Colombo. Ils sont accusés en vertu du PTA, une loi draconienne introduite en 1979 à titre temporaire et qui n'a jamais été annulée depuis.
J.S. Tissainayagam est le premier reporter sri lankais inculpé en vertu du PTA et il s'agit de l'un des rares cas dans le monde où un journaliste est accusé de terrorisme pour ses écrits.
Les charges retenues à l'encontre de J.S. Tissainayagam se résument à deux articles publiés en 2006 dans le magazine North-Eastern qu'il dirigeait. Jasiharan était l'imprimeur de cette publication.
Le 17 novembre, J.S. Tissainayagam a été soudainement transféré à la prison Magazine à Colombo, connue pour les violences infligées aux prisonniers tamouls. Des sources ont indiqué qu'il y avait été battu.
Les membres de la Mission ont affirmé : "La santé de J.S. Tissainayagam, et notamment la nécessité absolue qu'il puisse recevoir ses médicaments pour soigner la tuberculose et les infections liées à la gale qu'il a contractée en prison, est un élément de préoccupation pour nos organisations."
La Mission internationale reste entièrement mobilisée pour obtenir la libération de J.S. Tissainayagam, ainsi que Jasiharan et sa compagne Vallamarthy. Les organisations demandent aux autorités du Sri Lanka de les libérer sans conditions et de se mettre ainsi en conformité avec les standards internationaux.
- Amnesty International
- Article 19
- Committee to Protect Journalists (CPJ)
- FreeVoice
- International Federation of Journalists (IFJ)
- International Media Support (IMS)
- International Press Institute (IPI)
- Reporters Without Borders (RSF)
- World Association of Newspapers (WAN)