La médecine carcérale confirme l'aggravation de l'état de santé de José Ubaldo Izquierdo Hernández
Reporters sans frontières est alarmée par la situation médicale de José Ubaldo Izquierdo Hernández (photo), de l'agence Grupo de Trabajo Decoro, emprisonné depuis mars 2003. Les médecins de la prison de Guanajay (province de La Havane) ont eux-mêmes déclaré son état incompatible avec la détention. Reporters sans frontières demande qu'il soit libéré ou, à défaut, que lui soit accordée une licence extra-pénale.
Incarcéré depuis le « printemps noir » de 2003 et condamné à 16 ans de prison, José Ubaldo Izquierdo Hernández souffre d'une inflammation stomacale et de saignements gastro-intestinaux qui exigeraient, pour être soignés, un régime alimentaire strict. Le journaliste, à qui un spécialiste avait fait passer une endoscopie, s'était vu confirmer le diagnostic au début du mois de février par le docteur Miriela Gómez Rodríguez, chef des services médicaux de la prison de Guanajay (province de La Havane). Le médecin pénitentiaire avait averti le journaliste qu'il ne pourrait suivre de traitement adéquat en prison tout en lui prescrivant des antibiotiques. « C'est tout ce que l'on peut faire », avait-elle déclaré. Le 27 février, la même Miriela Gómez Rodríguez a émis un nouveau diagnostic selon lequel José Ubaldo Izquierdo Hernández n'avait « rien de grave ». Son état n'aurait pas empiré et ne nécessiterait plus de diète. La consultation médicale a eu lieu, cette fois, en présence du major Omar Evelio, chef de la Sécurité de l'Etat (police politique) au sein de la prison de Guanajay... _______________________________________________________________________ 15.02.06 - Un journaliste déclaré « incurable en prison » par la médecine carcérale : Reporters sans frontières demande sa libération
Reporters sans frontières réclame la libération immédiate de José Ubaldo Izquierdo Hernández, incarcéré depuis la vague de répression de mars 2003, dont l'état de santé a été déclaré incompatible avec la détention par les médecins de la prison de Guanajay (province de La Havane). « L'état de santé de José Ubaldo Izquierdo Hernández nécessite des soins qui ne pourront jamais lui être prodigués en prison. Les médecins pénitentiaires l'ont eux-mêmes reconnu. La guérison du journaliste implique qu'il soit libéré immédiatement ou, qu'à défaut, lui soit accordée une licence extra-pénale pour raisons de santé. Nous espérons que les autorités cubaines répondront favorablement à cette demande humanitaire », a déclaré Reporters sans frontières. Le 9 février 2006, des médecins réunis à La Havane ont confirmé que l'état de santé de José Ubaldo Izquierdo Hernández s'était nettement détérioré au cours des neuf derniers mois, selon l'agence indépendante Cubanet. Le docteur Vázquez, gastro-entérologue, a relevé, au cours d'une endoscopie du journaliste, des lésions à l'estomac. Le spécialiste a également détecté une inflammation stomacale et de récents saignements gastro-intestinaux, et recommandé à son patient une diète alimentaire rigoureuse. Informée du diagnostic du gastro-entérologue, le docteur Miriela Gómez Rodríguez, chef des services médicaux de la prison de Guanajay, a fait savoir au journaliste qu'il ne pourrait être soigné en prison. Le médecin a prescrit à José Ubaldo Izquierdo Hernández un médicament destiné à « désenflammer la muqueuse gastrique ». « C'est tout ce qu'on peut faire », lui a-t-elle expliqué. Agé de 40 ans, José Ubaldo Izquierdo Hernández a été arrêté le 18 mars 2003 et condamné à une peine de 16 ans de prison. Ancien directeur d'une bibliothèque indépendante à Güines (province de La Havane), dont il est originaire, il travaillait avant son arrestation pour l'agence de presse Grupo de Trabajo Decoro. Deux autres journalistes dissidents issus de cette agence sont toujours emprisonnés depuis 2003 : Héctor Maseda Gutiérrez et Omar Moisés Ruiz Hernández, condamnés respectivement à 20 et 18 ans de prison. Un troisième membre du Grupo de Trabajo Decoro, Oscar Mario González Pérez, est détenu sans jugement depuis le 22 juillet 2005.