La justice saisit deux ordinateurs d'un quotidien en ligne

Reporters sans frontières proteste après la saisie par la justice, le 27 avril, des disques durs de deux ordinateurs du quotidien en ligne El Mostrador en vertu de la loi antiterroriste. Le matériel a été restitué le lendemain.
"Cette saisie constitue une atteinte au secret des sources, pierre angulaire de la liberté de la presse. Si celui-ci n'est pas respecté, personne ne confiera plus d'informations aux journalistes et c'est le droit de la société à être informée qui sera gravement mis à mal", a déclaré Reporters sans frontières dans une lettre adressée à la juge Gloria Ana Chevesich, à l'origine de cette saisie.
Selon l'article 8 de la Déclaration de principes sur la liberté d'expression adoptée par la Commission interaméricaine des droits de l'homme, "tout journaliste a le droit à la non-divulgation de ses sources d'information, notes et archives personnelles ou professionnelles."
Le 27 avril 2004, dans la matinée, la police a saisi les disques durs de deux ordinateurs au siège du quotidien en ligne El Mostrador (www.elmostrador.cl) sur ordre de la juge Gloria Ana Chevesich. Pour justifier cette saisie, la magistrate, qui enquête sur un attentat commis le 24 mars dernier contre le consulat du Brésil à Santiago, a invoqué la loi antiterroriste. Selon l'ordre de saisie, l'objectif est "d'effectuer une copie et une analyse des disques durs afin d'obtenir des informations sur l'existence d'un nouveau message de revendication de l'attentat". Les deux disques durs ont été restitués au journal le 28 avril dans l'après-midi.
Les deux ordinateurs contenaient un e-mail signé du Mouvement de la gauche révolutionnaire (Moviemiento de Izquierda Revolucionaria - MIR, organisation d'extrême gauche) reçu par le journal juste après l'attentat et revendiquant celui-ci. Un leader de ce groupe a cependant nié toute implication dans l'acte terroriste dans un second e-mail envoyé au journal le lendemain des événements.
Les deux ordinateurs appartiennent à Lino Solís de Ovando G. et Jorge Molina Sanhueza, respectivement responsable de la publication et responsable de la section judiciaire. Quelques semaines plus tôt, des inspecteurs avaient déjà vérifié le contenu de l'ordinateur du second, avec son accord, sans rien trouver. El Mostrador avait été informé le 26 au soir que la police viendrait inspecter la machine de Lino Solís de Ovando G., sans lui préciser qu'il s'agirait d'une saisie. Le journal a condamné cette mesure, au nom de la protection du secret des sources.
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Updated on 20.01.2016