Chili : Blessée par un tir lors des manifestations du 1er mai, la journaliste Francisca Sandoval succombe à ses blessures à l'hôpital

Source: Hola News

Suite au décès tragique de la journaliste chilienne Francisca Sandoval, ce 12 mai 2022, Reporters sans frontières (RSF) appelle le nouveau gouvernement chilien à renforcer les dispositifs de protection pour la presse qui couvre les manifestations.

Ce mercredi 12 mai, la journaliste chilienne Francisca Sandoval est décédée à l'hôpital Posta Central de Santiago, capitale du pays. Elle avait reçu une balle dans la tête alors qu’elle couvrait, pour la chaîne de télévision indépendante et communautaire Señal 3 La Victoria , les grandes manifestations du 1er mai pour la Journée internationale du travail, dans le quartier de Meiggs à Santiago. 

L’auteur présumé de l’assassinat, Marcelo Naranjo, est un homme de 41 ans avec des antécédents judiciaires. Identifié sur des vidéos et des photos où on le voit ouvrir le feu sur la foule, il aurait été placé en détention par la police le 2 mai, en attente d’un jugement. Selon le site Ciper Chile, lors de ces manifestations du 1er mai, 11 personnes ont été vues en train de faire usage d’armes à feu contre les manifestants.

Au moins deux autres reporters : Roberto Caro, du site Piensa Prensa et Fabiola Moreno, journaliste de Radio 7 de Puente Alto ont été blessés par balles alors qu’ils tentaient de couvrir ces événements.

« Face à ce drame, le gouvernement chilien doit impérativement renforcer la protection des journalistes qui travaillent dans un environnement de plus en plus dangereux, déclare Emmanuel Colombié, directeur du bureau Amérique latine pour RSF. Les circonstances de l’attaque contre Francisca et des autres journalistes blessés dans les manifestations du 1er mai doivent être éclaircies, et les auteurs des tirs doivent être traduits en justice. »

Le décès de Francisca Sandoval a provoqué une onde de choc et d'émotions à travers le pays, où les assassinats de journalistes dans l’exercice de leurs fonctions demeurent rares. Il s’agit en effet du premier assassinat recensé depuis celui de José Carrasco Tapia en 1986, pendant la dictature militaire.

Depuis l’annonce de la mort de la journaliste, les réactions de la classe politique se sont multipliées et le nouveau président du Chili, Gabriel Boric, lui a rendu hommage sur Twitter, assurant qu’il ne « permettrait pas l’impunité ».

Les associations de journalistes ont fait part de leurs préoccupations quant à la dégradation des conditions de travail de la presse lors des dernières années. Les menaces, les campagnes d’intimidations - notamment sur les réseaux sociaux - et les violences contre les journalistes qui couvrent les manifestations, perpétrées par les manifestants comme par la police et les services de renseignement militaires, se sont en effet multipliés depuis octobre 2019. Période qui marque le début d’une certaine instabilité politique et sociale dans le pays.

Le Chili a perdu 28 positions au dernier Classement mondial de la liberté de la presse publié le 3 mai 2022 par RSF, et se classe désormais 82e sur 180 pays.

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