La journaliste Diane Nininahazwe menacée de mort au Burundi
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La violence contre les journalistes se poursuit à Bujumbura. Dernière victime en date, Diane Nininahazwe, correspondante de Voice of America. Des menaces qui poussent de plus en plus de journalistes à fuir le pays, notamment vers le Rwanda, d’où certains tentent de poursuivre leur mission d’information.
Reporters sans frontières (RSF) dénonce avec la plus grande fermeté l'attaque dont a été victime, la journaliste Diane Nininahazwe dans la nuit du 24 juin. Alors qu'elle venait d'arriver chez ses parents, une grenade a été lancée et a éclaté dans la parcelle. Personne n'a été blessé mais des vitres ont explosé sous l'impact de la déflagration.
"Cette nouvelle attaque contre un journaliste visant à faire taire les quelques professionnels des médias qui poursuivent courageusement leur travail sont intolérables, dénonce Cléa Kahn-Sriber, responsable du bureau Afrique de Reporters sans frontières. Comment le gouvernement peut-il affirmer que la situation est revenue à la normale quand de telles agressions arrivent quotidiennement ? Le silence assourdissant des autorités face ces attaques revient à les sanctionner. Comment ce contexte peut-il être propice aux élections ?
Dans les jours précédents l'attaque, Diane Nininahazwe, correspondante pour Voice of America, avait fait l’objet de menaces. Le 23 juin, elle était partie en reportage dans la province de Bubanza pour enquêter sur une série d'enlèvements de personnes, de vols de bétail et de pillages dans la commune de Gihanga. Après avoir recueilli les témoignages de la population, elle avait été empêchée de rencontrer l'administrateur de la commune. Des policiers avaient exigé d'elle une accréditation du gouverneur de province… pour couvrir l'information dans son propre pays. Ayant transmis son reportage par téléphone en direct à l'antenne, elle avait reçu, sur le chemin du retour, plusieurs messages de menaces. "Si d'autres ont pu échapper à la mort, toi tu ne t'échapperas pas", affirmait l’un d’entre eux.
Des menaces qui sont malheureusement le lot de nombreux journalistes au Burundi. Près d’une cinquantaine d’entre eux ont fui trouvant refuge dans des pays voisins, notamment au Rwanda.
Les journalistes en exil se réorganisent
Parmi ceux-ci, une poignée de journalistes a enregistré hier la première émission à destination du Burundi, depuis les locaux de la radio rwandaise Isanganiro Star. Selon RFI, l'émission a été diffusée par six radios rwandaises dont certaines sont captées au Burundi, "dans six provinces du nord et de l'ouest ", selon le présentateur de l'émission Pierre Claver Nyankuru, journaliste pour Radio Bonesha, fermée depuis le 14 mai 2015, comme toutes les autres radios privées du pays. L'émission spéciale d'une heure en kirundi a abordé la situation dans le pays en amont des élections prévues. "Tout le monde s’est exprimé, c’était une émission très équilibrée. On a eu la réaction de la Céni (Commission électorale), du parti au pouvoir et de l’opposition", affirme l'un des responsables de l'émission, Patrick Nduwimana, directeur de Radio Bonesha interrogé par RFI. L'émission d'une heure en kirundi a vocation à être bimensuelle et à informer tant les Burundais à l'intérieur du pays que ceux en exil.
Photo: IWACU
Publié le
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20.01.2016