La fermeture d'ADAM bol confirmée en appel

La fermeture du journal d’opposition ADAM bol a été confirmée en appel, le 26 février 2015. La rédactrice en chef Gouljan Ergalieva a de nouveau dénoncé le caractère politique de ce procès. A la fin de l’audience, elle a annoncé qu’un nouveau journal, intitulé ADAM, avait été officiellement enregistré deux jours auparavant. Le rédacteur en chef en sera son fils Aïan Charipbaïev, ancien propriétaire d’ADAM bol. -------------------- 05.02.2015 - Face aux persécutions judiciaires, le journal d’opposition ADAM bol lutte pour sa survie Mise à jour : L’ouverture du procès en appel d’ADAM bol a été ajournée au 26 février, à la demande de l’accusation dont le représentant s’est dit malade. Après 18 jours, Gouljan Ergalieva a décidé de mettre un terme à sa grève de la faim. Le prolongement de son action jusqu’au 26 février aurait pu avoir des conséquences désastreuses sur son état de santé. Ses revendications restent plus que jamais d’actualité. -------------- 04.02.2015 Le 5 février 2015, s’ouvre le procès en appel qui fixera le sort d’ADAM bol. Le journal d’opposition kazakh conteste sa fermeture définitive, ordonnée fin décembre 2014. Soutenue par plusieurs figures de la société civile, sa rédactrice en chef Gouljan Ergalieva a entamé le 19 janvier une grève de la faim pour demander la révision des différentes condamnations prononcées à l’encontre du journal ces derniers mois. Alors que la persécution judiciaire dont fait l’objet ADAM bol est sur le point de lui porter le coup de grâce, la rédaction se mobilise pour que soient révisées les condamnations injustes prononcées à son encontre ces derniers mois. Poursuivi par la municipalité d’Almaty (capitale économique), l’hebdomadaire a été reconnu coupable de “propagande en faveur de la guerre”, dans la nuit du 24 au 25 décembre 2014, et condamné à la fermeture définitive. ADAM bol conteste ce jugement radical, prononcé à l’issue d’un procès marqué par de multiples vices de procédure. Le 9 janvier 2015, un huissier s’est en outre présenté à la rédaction pour exiger le recouvrement de l’amende à laquelle le journal avait été condamné, fin novembre, dans une autre affaire. En raison de la fermeture de l’hebdomadaire, précédée par une suspension d’un mois, ADAM bol se trouve dans l’incapacité de verser les 5 millions de tengue (soit plus de 22 000 euros) requis, et a lancé à ses lecteurs un appel aux dons. Si la somme n’était pas payée dans son intégralité, le propriétaire du journal, Aïan Charipbaïev, a été averti qu’il pourrait être poursuivi au pénal. “Les condamnations prononcées à l’encontre d’ADAM bol relèvent de la persécution politique, dénonce Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de Reporters sans frontières. La justice est en train d’étouffer cet hebdomadaire d’opposition de la même façon qu’elle a récemment fait taire Pravdivaïa Gazeta et Assandi Times. Nous soutenons pleinement les revendications de Gouljan Ergalieva, qui ne demande que le respect de ses droits à un procès équitable et la fin de cet acharnement.Gouljan Ergalieva a entamé le 19 janvier 2015 une grève de la faim pour dénoncer l’irrégularité des actions judiciaires menées contre le journal et la persécution politique qu’elles dissimulent. Quinze jours plus tard, elle poursuit son action dans un état de grande faiblesse. Ramazan Eserguepov, directeur de l’association Journalists in danger, a lui aussi cessé de s’alimenter le 26 janvier, en solidarité avec la journaliste. Il a été hospitalisé six jours plus tard. Le 24 janvier 2015, s'est tenue une manifestation de soutien à ADAM bol à Almaty. Juste avant de s'y rendre, Gouljan Ergalieva, plusieurs de ses collègues ainsi que la militante des droits de l’homme et membre du Comité de soutien à ADAM bol Rozlana Taoukina, ont été interpellés par la police pendant deux heures. A leur libération, l’un des journalistes arrêtés et Rozlana Taoukina ont tout de même réussi à rejoindre un second rassemblement. Le Kazakhstan figure à la 161e place sur 180 pays dans le Classement mondial 2014 de la liberté de la presse de Reporters sans frontières. Pour plus d’information, lire le précédent communiqué de RSF à ce sujet : - Etouffement programmé d’un journal d’opposition kazakh (Photo : www.adilsoz.kz)
Publié le
Updated on 20.01.2016