La famille du journaliste Mayilvaganam Nimalarajan demande justice, quatre ans après son assassinat

Le 19 octobre 2000, le correspondant de la BBC World Service à Jaffna (nord du pays) était tué à son domicile. Ses assassins n'ont jamais été jugés. La famille du journaliste tamoul s'inquiète du blocage de l'enquête et Reporters sans frontières demande à la présidente de tout mettre en oeuvre pour faire la lumière dans cette affaire.

Le 19 octobre 2000, le journaliste tamoul Mayilvaganam Nimalarajan était assassiné à son domicile de Jaffna (nord du pays). Après des progrès spectaculaires en 2002, l'enquête et la procédure judiciaire sont aujourd'hui au point mort. Plus grave, des suspects ont été libérés sous caution et un autre aurait réussi à quitter le pays. Reporters sans frontières regrette vivement que le gouvernement actuel n'ait pas relancé l'enquête sur l'assassinat de Mayilvaganam Nimalarajan. A ce jour, l'organisation ne peut que constater que les assassins n'ont toujours pas été jugés ni punis. Reporters sans frontières demande à la présidente Chandrika Kumaratunga de veiller à ce que justice soit faite dans cette affaire, comme elle l'avait elle-même demandé à l'époque des faits. A l'occasion du quatrième anniversaire de la mort du correspondant de la BBC World Service, sa famille, aujourd'hui en exil, lance un appel au gouvernement sri lankais. "Quatre ans après le meurtre de Nimalarajan, un journaliste courageux et sensible aux problèmes de sa communauté, nous sommes tristes de savoir que ses assassins n'ont toujours pas été jugés. Son souvenir ne s'est pas effacé et ses proches sont toujours traumatisés par ce qui s'est passé à Jaffna. (…) Tous les éléments en notre possession indiquent que le parti tamoul progouvernemental EPDP est impliqué dans ce meurtre. Pourquoi l'enquête est-elle bloquée ? La tenue d'un procès serait un immense soulagement pour toute notre famille", a déclaré le père du journaliste à Reporters sans frontières. Le juge de Jaffna en charge de l'affaire, R. T. Vignarajah, n'a reçu aucune instruction du bureau du procureur général (Attorney general) bien que le rapport final d'enquête du Criminal Investigation Department (CID, police criminelle) ait été transmis en avril 2004. Par ailleurs, le CID n'a toujours pas réussi à interpeller l'un des suspects, Sebastianpillai Ramesh, plus connu sous le nom de "Napoléon". Enfin, la police ne semble pas avoir utilisé pour l'enquête les douilles d'un pistolet de 9 millimètres et les restes d'une grenade offensive retrouvés sur les lieux du crime. De même, des empreintes retrouvées sur une bicyclette laissée près du domicile du journaliste par les assassins n'auraient pas été analysées. Enfin, quatre autres suspects, tous membres de l'EPDP, ont été libérés sous caution par une cour de Vavuniya (nord du pays). Ils ont également obtenu de la Cour suprême de ne pas se présenter régulièrement à la police de Jaffna, mais à celle de Vavuniya.
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Updated on 20.01.2016