Reporters sans frontières se réjouit de la libération prochaine de Zhao Yan, journaliste et collaborateur du quotidien américain New York Times, détenu depuis le 20 octobre 2004.Il était accusé de « divulgation de secrets d'Etat » et de « fraude » pour avoir prétendument révélé à sa rédaction la retraite politique de Jiang Zemin avant son annonce officielle. Zhao Yan est le lauréat 2005 du prix Reporters sans frontières - Fondation de France.
Six jours après l'annonce par la Cour intermédiaire populaire n°2 de Pékin, le 17 mars 2006, de la libération prochaine du journaliste et collaborateur du New York Times, Zhao Yan, ce dernier n'a toujours pas été libéré. Selon la loi, un détenu dispose de cinq jours pour faire appel de la décision d'abandonner les charges et demander à être jugé et déclaré non coupable. Zhao Yan n'a pas souhaité faire appel « car l'abandon des poursuites revient à le déclarer innocent », a affirmé son avocat Mo Shaoping. Depuis le 22 mars 2006 à minuit, sa détention est, par conséquent, illégale.
« Nous condamnons vivement l'attitude des autorités chinoises qui s'acharnent à garder un innocent en prison, violant leurs propres lois. Nous demandons sa libération immédiate », a déclaré Reporters sans frontières.
La sœur aînée du journaliste, Zhao Kun, essaye tous les jours de s'informer auprès du bureau du procureur de la date de libération de son frère. Sans réponse pour le moment, le procureur étant constamment « absent ». D'après un ami de la famille, ce silence s'explique par la volonté des autorités de négocier un accord avec le journaliste pour que celui-ci n'entame pas de poursuites à leur encontre. Les Etats-Unis ont appelé à sa libération.
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17.03.2006Zhao Yan du New York Times innocenté !
Lauréat du prix Reporters sans frontières - Fondation de France 2005, Zhao Yan, journaliste et collaborateur du quotidien américain New York Times, devrait être libéré dans les prochains jours après la levée des charges de « divulgation de secrets d'Etat » et de « fraude » qui pesaient sur lui.
« Nous sommes extrêmement heureux après l'annonce de la prochaine libération de Zhao Yan. Voilà enfin reconnue l'innocence d'un homme courageux qui était devenu le bouc émissaire d'un gouvernement qui méprise le journalisme d'investigation. Nous remercions tous ceux qui, en Chine et à l'étranger, ont défendu Zhao Yan. La détermination de son employeur, The New York Times, et de son avocat, Mo Shaoping, aura été déterminante dans cette libération», a déclaré Reporters sans frontières, qui avait décerné son prix 2005 à Zhao Yan pour « son attachement à la liberté de l'information ».
Le 17 mars 2006, Mo Shaoping, l'avocat de Zhao Yan, a confirmé à Reporters sans frontières que les procureurs et les juges de Pékin lui avaient annoncé que les accusations portées contre son client avaient été levées. Le journaliste pourrait être libéré dans les prochains jours. Selon Mo Shaoping, cette décision est liée à la prochaine visite, en avril, du président chinois Hu Jintao aux Etats-Unis.
La sœur du journaliste, Zhao Kun, a déclaré à Reporters sans frontières : « L'avocat de mon frère nous a confirmé cette bonne nouvelle. (...) Il y a quelques lenteurs dans les formalités, mais il devrait être libéré la semaine prochaine. C'est un énorme soulagement pour toute sa famille. Cela fait dix-huit mois que nous ne l'avons pas vu !»
Détenu depuis 18 mois par la sécurité d'Etat, Zhao Yan avait été formellement placé en état d'arrestation le 20 octobre 2004. Puis, il avait été inculpé de « divulgation de secrets d'Etat », crime passible de la peine de mort, puis de « fraude », ce qui a permis ainsi de le maintenir en détention provisoire pour sept mois supplémentaires.
Zhao Yan, qui n'a jamais été autorisé à voir sa famille, était notamment accusé d'avoir révélé à la rédaction qui l'emploie la retraite politique de Jiang Zemin avant son annonce officielle. Le New York Times a toujours maintenu que Zhao Yan ne lui avait pas fourni ces informations.
Détenu dans un cachot du centre de détention de la sécurité d'Etat à Pékin, le journaliste, âgé de 42 ans, a perdu dix kilos. Les autorités pénitentiaires lui auraient refusé certains traitements médicaux.
Trente autres journalistes sont actuellement détenus en Chine.