Viktor Chmakov a été arrêté à son domicile le 28 avril 2006. Le journaliste est victime de son ton critique à l'encontre du président bachkir, Mourtaza Rakhimov. Les charges retenues contre lui sont lourdes et son état de santé fragile. Reporters sans frontières dénonce son arrestation et demande sa libération immédiate.
Le rédacteur en chef du seul journal d'opposition du Bachkortostan Provintsialnye Vesti, Viktor Chmakov, a été libéré le 18 mai 2006. La Cour suprême de la petite république a ordonné sa remise en liberté, après avoir constaté que son arrestation était illégale.
Contacté par Reporters sans frontières, il a affirmé qu'il était déterminé à continuer de publier son journal. Une manifestation en son honneur a eu lieu le 18 mai, à Oufa. Un fonds de soutien aux mass media (Fond Poderjki SMI Bachkiri) avait été créé le 15 mai. Le journaliste s'est dit heureux de ces deux initiatives.
Viktor Chmakov est cependant assigné à résidence durant l'instruction du dossier.
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3 mai 2006
Reporters sans frontières demande la libération immédiate d'un journaliste d'opposition
« Viktor Chmakov doit être immédiatement libéré. Il est rédacteur en chef d'un petit journal gratuit d'opposition depuis 15 ans et n'a jamais été inquiété par les autorités de son pays. Aujourd'hui, elles le font arrêter et l'accusent d'être un extrémiste en raison de son opposition au gouvernement local. Ces accusations sont honteuses et injustifiées. Le président bachkir ne peut violer impunément la liberté de la presse et les droits de l'homme. Le président de la Fédération de Russie doit condamner cette arrestation et demander la libération du journaliste», a déclaré Reporters sans frontières.
Viktor Chmakov, propriétaire et rédacteur en chef du journal d'opposition, Provintsialnye Vesti (Les nouvelles provinciales), a été arrêté le 28 avril 2006, à Oufa, capitale du Bachkortostan (ancienne Bachkirie), dans son appartement. Il est accusé « d'incitation à des activités terroristes par l'utilisation des médias », d'après l'article 280-2 du code pénal russe. Il risque théoriquement entre trois et cinq ans de prison. Une enquête a été ouverte à la suite de la publication d' articles qu'il avait publiés dans son journal, le 26 avril, dans lesquels il s'était fait l'écho de l'opposition communiste locale et demandait la démission du président bachkir. Ce numéro du journal devait être distribué le 27 avril, à l'occasion d'un meeting.
Viktor Chmakov est actuellement retenu au centre de détention provisoire du ministère de l'Intérieur de la République du Bachkortostan. D'après les informations recueillies par Reporters sans frontières, il partage sa cellule avec 18 autres personnes. Selon son épouse, Lioudmilla Chmakova, interrogée par l'organisation, le journaliste âgé de 63 ans suit un traitement contre l'hypertension et son incarcération met sa santé à rude épreuve.
Le juge d'instruction chargé de l'enquête s'est rendu, le 29 avril, au domicile de Lioudmilla Chmakova pour lui montrer le mandat d'arrêt contre son mari. Le juge a également fait fouiller l'appartement et confisqué tous les exemplaires du journal. L'épouse du journaliste n'a pas pu obtenir de précisions sur la peine encourue par son mari et la date d'ouverture du procès. Les membres des services secrets (FSB) qui ont procédé à son arrestation, n'ont pas été capables de lui donner plus de précisions.
Le président Mourtaza Rakhimov dirige d'une main de fer cette république autonome de la Fédération de Russie depuis 1993. Il avait été sévèrement critiqué en avril 2005 lors d'une vague de mécontentement, inspirée de la révolution kirghize.