La Cour acquitte le « cerveau » présumé du meurtre d'Ely Binoya
Organisation :
Reporters sans frontières déplore l'acquittement, le 6 mars 2006, de l'ancien policier et chef de village, Ephraim Englis, soupçonné d'être le « cerveau » du meurtre du journaliste Ely Binoya, commis le 17 juin 2004. La Cour régionale de la ville de General Santos (Sud) a déclaré que les preuves à son encontre n'étaient pas suffisantes. Toutefois, elle a rejeté la demande d'acquittement du deuxième suspect et tireur présumé, Alfonso Toquero.
« Ce jugement est absolument inacceptable. Aucun témoin n'a été auditionné dans cette affaire et la famille, qui n'était pas présente lors du verdict, n'a pu obtenir une copie du jugement que trois jours plus tard. Comment la Cour peut-elle rendre pareille décision, alors que les preuves de la culpabilité d'Ephraim Englis ont été confirmées par plusieurs témoignages, ainsi que par une vidéo tournée peu de temps après le meurtre par la chaîne ABS-CBN ? », a déclaré Reporters sans frontières.
« Nous sommes tous très tristes de cette décision. S'il vous plaît, aidez-nous ! », a déclaré au Center for media freedom and responsability (CMFR) la femme du journaliste, Grace Binoya. Elle compte demander de l'aide auprès du Département de la justice et de la Cour suprême.
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26.08.2004
Affaire Ely Binoya : deux suspects se rendent à la police
Le 23 août, deux suspects dans l'assassinat d'Ely Binoya se sont livrés à la justice. Ephraim Englis, alias "Toto", et Alfonso Toquero ont toutefois nié leur implication dans le meurtre du journaliste. La police soupçonne Ephraim Englis, un ancien policier et chef de village, d'être le "cerveau" de l'opération.
Le 12 juillet, le procureur en charge de l'enquête avait mis en cause dans ses conclusions Ephraim Englis, Alfonso Toquero et deux autres personnes. Un mois plus tard un mandat d'arrêt avait été établi à l'encontre des suspects.
L'épouse du journaliste reste convaincue de la culpabilité d'Ephraim Englis. Celui-ci, ainsi que d'autres notables locaux, avaient été accusés de corruption par Ely Binoya.
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18.06.2004
Un journaliste assassiné pour avoir dénoncé la corruption des élites locales
Le commentateur politique Eliseo "Ely" Binoya, connu pour le franc-parler de ses chroniques sur la station locale Radyo Natin, a été abattu jeudi 17 juin 2004 alors qu'il rentrait chez lui. Le journaliste ralliait en cyclomoteur la ville de General Santos à celle de Malongon (sud du pays) lorsque deux personnes, également en cyclomoteur, lui ont tiré trois balles dans le dos. Ely Binoya est mort sur le coup.
Reporters sans frontières est profondément choquée par ce meurtre et demande aux autorités philippines de tout mettre en œuvre pour arrêter et punir de manière exemplaire les responsables de ce crime. "Si certains hommes de main ont été arrêtés lors de précédents assassinats de journalistes, jamais les commanditaires n'ont été inquiétés. La justice philippine leur permet ainsi de continuer en toute impunité à faire taire définitivement les voix discordantes", a déclaré l'organisation dans une lettre adressée au ministre de l'Intérieur, José Lina. Reporters sans frontières lui a également demandé de veiller à ce que soient poursuivies minutieusement les investigations sur les précédents assassinats de journalistes.
Ely Binoya était également directeur de la station Radyo Natin. Peu de temps avant sa mort, il avait porté plainte pour agression contre trois personnes liées au maire de Malongon, Teodorico Padernilla. Le journaliste avait à plusieurs reprises dénoncé la corruption de cet homme politique. Les trois hommes qui l'avaient agressé le 7 juin 2004 sont Kolot Padernilla, le neveu du maire, Bobot Toreta et un certain "Balong".
Lors du dépôt de sa plainte, Ely Binoya, 49 ans, avait déclaré avoir reçu à plusieurs reprises des menaces de mort. Le chef de la police de General Santos, Willie Dangane, a annoncé que les trois hommes cités dans la plainte sont considérés comme suspects et activement recherchés.
C'est le deuxième journaliste assassiné en 2004 en raison de ses activités professionnelles. Le 11 février, Rowell Endrinal, de la station DZRC, avait également été abattu par balles par deux motards non identifiés, à Legaspi (centre du pays).
L'année 2003 était déjà celle d'un triste record : sept journalistes avaient été tués dans le pays, soit le plus grand nombre depuis l'instauration de la démocratie en 1986.
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20.01.2016