La Chine, Cuba et le Zimbabwe pour examiner les violations des droits de l'homme dans le monde : Reporters sans frontières dénonce une nouvelle fois la coupable absurdité des mécanismes onusiens
"La mascarade continue au sein des Nations unies. Trois pays parmi les plus répressifs au monde en matière de droits de l'homme vont décider quelles plaintes sont recevables et seront présentées à la Commission des droits de l'homme", a déclaré Reporters sans frontières.
La Chine, Cuba et le Zimbabwe siègent cette année, aux côtés de la Hongrie et des Pays-Bas, au groupe de travail des situations de la sous-commission des Nations unies aux droits de l'homme. Ces cinq pays se réuniront le 7 février 2005 pour examiner les communications et les plaintes reçues par l'Onu concernant des violations des droits de l'homme.
"La mascarade continue au sein des Nations unies. Trois pays parmi les plus répressifs au monde en matière de droits de l'homme vont décider quelles plaintes sont recevables et seront présentées à la Commission des droits de l'homme. S'il ne s'agissait pas d'un sujet aussi important, cette situation serait des plus comiques", a déclaré Reporters sans frontières.
"Nous savons d'ores et déjà qu'aucune plainte concernant des violations des droits de l'homme dans ces trois pays et chez leurs alliés ne sera examinée lors de la 61e session de la Commission des droits de l'homme des Nations unies. C'est grave et nous ne comprenons pas que l'ONU laisse faire", a ajouté l'organisation.
Le groupe de travail des situations de la sous-commission des Nations unies aux droits de l'homme se réunira le 7 février pour examiner les plaintes pour violations des droits de l'homme qui ont été transmises tout au long de l'année à l'Onu. Ce groupe décide seul du renvoi éventuel de ces plaintes devant la Commission des droits de l'homme qui, du 14 mars au 22 avril prochain, décidera de condamner publiquement ou non des Etats pour violation massive des droits de l'homme.
Au cours des dernières années, la Commission des droits de l'homme n'a cessé de perdre en crédibilité. En 2003, un scandale avait éclaté après la nomination de la Libye à sa présidence. En 2004, Reporters sans frontières avait relevé que parmi les 53 Etats membres de la commission, 25 n'avaient même pas ratifié l'ensemble des textes - pactes, traités et conventions - protégeant les droits de l'homme.
Reporters sans frontières a adressé des recommandations pour réformer en profondeur cette commission. L'organisation a notamment demandé que seuls siègent les pays qui ont ratifié l'ensemble des instruments internationaux concernant le respect des droits de l'homme et la suppression des motions de non-action, qui empêchent tout débat sur des pays qui violent massivement les droits de l'homme.