La Chine censure un site d’information américain spécialiste de la vidéosurveillance
Reporters sans frontières (RSF) condamne le blocage vendredi par Pékin du site d’information américain IP Video Market (IPVM), spécialiste de la vidéosurveillance, qui avait publié des articles traitant de la surveillance au Xinjiang.
Sans préavis, ni explication, le site américain IP Video Market (IPVM) a été bloqué le vendredi 19 octobre par les autorités chinoise, sans préavis ni explications. Créé en 2008 et basé à Hawaii, le site d’information sur le marché de la vidéosurveillance dans le monde avait publié cet été des articles dénonçant l’implication des entreprises chinoises Hikvision et Dahua dans le déploiement de technologies de surveillance supplémentaires dans la province du Xinjiang (nord-ouest), où un million de musulmans de l’ethnie Ouïghour seraient détenus dans des camps de rééducation.
« Avec le blocage de IPVM, les journalistes basés en Chine se voient privés d’un outil qui pouvait leur permettre de mieux connaître les équipements de surveillance utilisés par Pékin, et donc de s’en protéger ainsi que leurs sources, déplore Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l'Est de RSF, qui voit dans cette censure « une nouvelle preuve de la fuite en avant des autorités chinoises, qui croient encore pouvoir couvrir leurs abus en bloquant l’accès à l’information indépendante. »
IPVM rejoint la longue liste de médias que la “grande muraille de l’information” mise en place par Pékin rend inaccessibles en Chine, dont la plupart des agences de presse et grands médias internationaux, l’encyclopédie collaborative Wikipedia, le moteur de recherche Google et les réseaux sociaux Facebook et Twitter.
La Chine est au 176e rang sur 180 dans le Classement mondial RSF de la liberté de la presse 2018 et compte plus de 60 journalistes emprisonnés.