La censure préalable de retour
Organisation :
Le rédacteur en chef du quotidien soudanais Ajras Al-Hurriya a décidé, le 6 juin 2010, de suspendre pour une semaine la publication de son journal, en signe de protestation contre la censure imposée par les autorités soudanaises. La veille au soir, les locaux d'Ajras Al-Hurriya ainsi que ceux de plusieurs autres journaux, dont le quotidien arabophone d'opposition Al-Midan, ont été visités par les forces de sécurité soudanaises qui ont confisqué une partie des tirages.
" Nous condamnons la mainmise des autorités soudanaises sur les publications. Après des signes avant-coureurs mi-mai, les confiscations opérées le 5 juin confirment le retour de la censure préalable sur la presse écrite soudanaise. Il s'agit d'un recul extrêmement grave pour la liberté de la presse dans ce pays. Nous apportons tout notre soutien à ces journaux qui connaissent une période difficile et qui, nous l'espérons, pourront s'exprimer librement lorsqu'ils reprendront leur activité", a déclaré l'organisation.
Le 6 juin, Ajras Al-Hurriya était privé de parution pour le troisième jour consécutif. D'autres journaux ont, quant à eux, reçu des appels téléphoniques leur interdisant de traiter de certains sujets sensibles, tels que la Cour pénale internationale ou la grève des médecins, sous peine d'être censurés.
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20.05.2010 - Vers un rétablissement de la censure préalable
Reporters sans frontières s'inquiète du risque de retour de la censure préalable au Soudan, suite à l'irruption des forces de sécurité soudanaises, le 19 mai 2010, dans les locaux de plusieurs journaux à Khartoum. Celles-ci ont exigé de voir les textes préparés par les rédactions et ont empêché la publication, par deux quotidiens, de plusieurs articles et éditoriaux.
Ces incidents interviennent quelques jours seulement après la décision des autorités du pays de suspendre la parution du quotidien d'opposition Raï al-Chaab et l'arrestation de quatre de ses journalistes. Voir le précédent communiqué .
"Après vingt mois d'une censure préalable exercée par les agents des services de renseignements, le président Omar el Béchir avait ordonné, par décret, en septembre 2009, la fin de cette pratique. Les incidents qui ont eu lieu hier soir semblent tout remettre en cause. Nous craignons que le gouvernement ne soit en train de rétablir la censure, ce qui constituerait un recul historique pour la liberté de la presse et un retour vers les heures les plus sombres de la surveillance d'Etat sur la presse écrite", a déclaré l'organisation.
Le 19 mai, dans la soirée, après s'être rendues dans les locaux de plusieurs rédactions, les forces de l'ordre soudanaises ont ordonné le retrait et la confiscation de plusieurs pages d'Ajras al-Hurriya, journal proche des anciens rebelles sudistes, et du journal indépendant Al-Sahafa. Selon le rédacteur en chef d'Ajras al-Hurriya, Fayez al-Silaik, plus de la moitié des pages de l'édition du 20 mai de son journal ont été censurées, rendant impossible toute publication.
Par ailleurs, Reporters sans frontières déplore les menaces dont font l'objet deux radios indépendantes du Sud Soudan, Miraya FM et Bakhita, de la part des autorités locales. Le ministre de l'Information et de la Diffusion, Paul Mayom Akech, a publiquement accusé les programmes de la radio Miraya FM d'inciter à la violence ethnique. Selon le ministre, la radio "ne respecte pas son mandat en diffusant des nouvelles semant la discorde". Il a invité la mission des Nations unies au Soudan, propriétaire de la radio, "à présenter des excuses publiques au peuple sud-soudanais" et a donné une semaine à Miraya FM pour "faire le ménage" au sein du personnel, sans quoi la station serait fermée.
La radio Bakhita risque quant à elle de perdre sa licence si elle ne modifie pas la teneur de ses programmes. Le gouvernement sud-soudanais lui reproche d'accorder un traitement trop important aux informations politiques au détriment des programmes religieux.
Photo : Journaux soudanais (AFP / Ashraz Shazly)
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Updated on
20.01.2016