L’information, première victime de la coupure d’Internet en Papouasie occidentale

L’accès à Internet est suspendu depuis le 21 août en Papouasie occidentale, où les forces de l’ordre indonésiennes affrontent des militants indépendantistes papous. Reporters sans frontières (RSF) appelle à lever immédiatement cette mesure qui enfreint la liberté d’informer et complique le travail des journalistes.

L’accès à Internet en Papouasie occidentale a d’abord été ralenti, avant d’être totalement coupé le 21 août 2019. Selon le ministère de l’Information, cette mesure « temporaire » est nécessaire pour « restaurer l’ordre et la sécurité en Papouasie et dans les zones environnantes », en proie aux émeutes. Mais les journalistes font face aux pires difficultés pour transmettre des images et informations du terrain, contacter leurs sources et leurs rédactions.

 

« Couper l’accès à Internet empêche les journalistes de documenter la situation et favorise la circulation des rumeurs, au risque de nourrir l’instabilité de la région, déplore le bureau Asie-Pacifique de RSF. Cette mesure constitue une violation disproportionnée du droit à l’information et de la liberté d’expression, fondements de toute démocratie. Nous appelons le gouvernement indonésien à rétablir la connexion sans délai. »

 

La Papouasie occidentale est en proie à des émeutes depuis le 17 août : une descente de police dans un campus étudiant, pour arrêter de jeunes Papous accusés d’avoir retiré le drapeau indonésien, a déclenché une série d’affrontements entre forces de l’ordre et militants indépendantistes. Un millier de militaires ont été dépêchés dans la région.

 

L’Indonésie occupe la 124e place sur 180 pays au Classement mondial 2019 de la liberté de la presse.

 

Publié le
Mise à jour le 26.08.2019