Des policiers ont perquisitionné, le 14 septembre 2014, le domicile de l’écrivain Tie Liu. Le dissident, âgé de 81 ans, ainsi que son assistant Huang Jing ont été placés en détention. Reporters sans frontières demande leur libération immédiate.
A l’aube du 14 septembre dernier, l’écrivain et éditeur
Huang Zerong, plus connu sous son nom de plume
Tie Liu, a été arrêté chez lui à Pékin pour “avoir cherché querelle et suscité des troubles”. Aucune explication n’a été donnée concernant l’arrestation de son assistant et aide-soignant, Huang Jing, qui l'aide occasionnellement à publier ses écrits. La police s’est également emparée de ses ordinateurs et de livres. Sa détention serait due à un essai publié récemment sur l’ancien chef de la propagande du régime, Liu Yunshan, et sur les restrictions imposées à la presse alors qu’il dirigeait le principal organe de censure de l’appareil répressif du Parti communiste chinois. Tie Liu a été placé en détention criminelle, ce qui permet aux autorités de le garder pour au moins 30 jours.
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Cette arrestation montre jusqu’où est prête à aller Pékin pour museler les voix critiques, déclare Benjamin Ismaïl, responsable du bureau Asie-Pacifique de Reporters sans frontières.
Nous joignons notre voix à celle de la communauté internationale pour condamner l’arrestation de Tie Liu. Nous demandons aux autorités chinoises sa libération immédiate ainsi que celle de Huang Jing.”
Du haut de ses 81 ans, Tie Liu est un des plus anciens dissidents en Chine. Après avoir passé plus de 20 ans en camp de rééducation en tant que “droitiste” pour s’être insurgé contre Mao Zedong et le Parti communiste, l’écrivain a continué d’écrire des essais et pamphlets critiques à l’égard du gouvernement chinois. Selon sa femme et son avocat, il pensait que son grand âge lui éviterait d’être à nouveau arrêté. Ses proches ont cependant rapporté des menaces et avertissements récents, notamment l’empoisonnement de son chien la veille de son arrestation.
L’accusation de “chercher querelle et susciter des troubles” est régulièrement utilisée par les autorités chinoises pour détenir des dissidents politiques. Actuellement, au moins 30 journalistes et 72 net-citoyens sont emprisonnés dans le pays.
La Chine se positionne à la 175e place sur 180 pays dans le
Classement mondial de la liberté de la presse 2014 établi par Reporters sans frontières.