Kirghizstan, c'est où, c'est quoi?

Nom officiel : République kirghize
Président de la République : vacant (Kourmanbek BAKIEV a démissionné le 15 avril 2010)
Premier ministre : Rosa OTOUNBAïEVA (Présidente par intérim, chef du gouvernement provisoire)
Ministre a.i. des Affaires étrangères : Rouslan KAZAKBAïEV (membre du gouvernement provisoire)
Superficie : 199 900 km2
Population : 5,431 millions (estimation 2009)
Capitale : Bichkek
Villes principales : Och, Djalal-Abad
Langues officielles : kirghize (langue d’Etat) et russe (langue officielle)
Langue courante : ouzbek (13,6 % de la population)












Ancienne république soviétique, le Kirghizstan est devenu indépendant avec la chute de l’URSS. Le pays se dote alors d’un régime présidentiel, et son premier président, Askar Akaïev, est élu en octobre 1991. En 1995, il remporte les premières élections pluralistes du pays, avant d’être réélu en 2000. Le régime se durcit et les manifestations de l'opposition se multiplient. La « révolution des Tulipes » renverse Askar Akaïev le 24 mars 2005. Un gouvernement provisoire est alors mis en place avec à sa tête Kourmanbek Bakiev. L’ancien Premier ministre devient Président en juillet 2005. Cinq ans après, en avril 2010, c’est encore un soulèvement populaire qui met fin au gouvernement Bakiev. Alors que le Kirghizstan fait jusqu’alors figure de bon élève en matière de démocratie et de respect des droits de l’homme, les événements des derniers mois soulignent la vulnérabilité d’un régime fragile et d’une société à la fois divisée et impatiente de voir ses conditions de vie s’améliorer. En cinq ans, la situation sociale et économique se dégrade rapidement et la population développe un fort ressentiment à l’encontre du pouvoir en place. En mars 2010, plusieurs opposants politiques sont arrêtés. La révolution du mois d’avril 2010, qui a cristallisé les mécontentements populaires, a officiellement fait 84 morts et 1 600 blessés. Elle a entraîné la chute du gouvernement, la fuite de l’ancien président Bakiev et sa démission. L’opposition a formé un gouvernement provisoire, sous la direction de l’ex-Ministre des Affaires étrangères, Roza Otounbaïeva. Mais celle-ci n’a pas fait ses premiers pas dans ses nouvelles fonctions dans une atmosphère sereine. Dans le sud du pays, à la fois fief de l’ancien président, bastion des narcotrafics et zone de peuplement majoritairement ouzbek, les tensions entre les populations ouzbèke et kirghize atteignent leur paroxysme début juin. Le 10 juin, de graves violences éclatent, la communauté ouzbèke est victime de pogroms et d’ assassinats qualifiés de « crime contre l’humanité » par l’ambassadeur français pour les droits de l’homme, François Zimeray. Les affrontements entre la minorité ouzbèke et la majorité kirghize ont fait près de 300 morts et 400 000 déplacés selon un bilan officiel temporaire. Les autorités ont reconnu que ces chiffres pourraient être, en réalité, dix fois supérieur. Depuis 2006, plusieurs constitutions ont été discutées et adoptées. La dernière en date vient d’être acceptée par référendum, le 28 juin dernier, avec plus de 90% des suffrages. Elle doit conférer davantage de pouvoir au Parlement au détriment du Président. Cette constitution redonne l’espoir de voir la stabilité s’installer dans le pays. Le Kirghizstan pourrait ainsi s’établir comme une réelle démocratie en Asie centrale Le scrutin du 28 juin porte également sur le maintien de Rosa Otounbaïeva dans ses fonctions de présidente par intérim. Le 3 juillet, l’ancienne ministre des Affaires étrangères a pris officiellement ses fonctions de présidente, fonction qu’elle exercera jusqu’à la fin 2011. Elle doit former un nouveau gouvernement, dont nombre de personnalités de la vie politique kirghize seront très probablement absents, en raison de la tenue des élections législatives en octobre prochain.
Publié le
Updated on 20.01.2016