Kazakhstan : une journaliste porte plainte après son agression par des policiers

Une journaliste victime de violences policières lors d’un reportage a décidé de porter plainte contre les forces de l’ordre. Reporters sans frontières (RSF) appelle l’autorité compétente à mener une enquête impartiale et à poursuivre les agresseurs en justice.

La journaliste de Radio Azattyk (service local de Radio Free Europe/Radio Liberty) Saniya Toiken a porté plainte aujourd’hui le 30 octobre, pour agression par des policiers lors d’un rassemblement à Nour-Soultan, la capitale du Kazakhstan, le 24 octobre. Alors qu’elle filmait en direct une foire non autorisée en soutien aux prisonniers politiques, un agent en civil lui a confisqué son téléphone. Des policiers sont alors intervenus, mais au lieu de s’en prendre à l’agresseur, ils ont violemment malmené la journaliste. Ils ne l’ont relâchée qu’après avoir pris connaissance de son statut. Souffrant de plusieurs blessures et de bleus aux bras et aux jambes, elle a dû se rendre à l’hôpital.


La police doit respecter le droit d’informer et garantir la sécurité des journalistes, pas les agresser, dénonce la responsable du bureau Europe de l’est et Asie centrale de RSF, Jeanne Cavelier. Nous soutenons la plainte de Saniya Toiken et appelons les autorités à mener une enquête transparente et impartiale sur ces violences, afin que les auteurs soient poursuivis en justice.


La journaliste a porté plainte auprès du bureau du procureur de Nour-Soultan pour blessures corporelles, obstruction à l’activité journalistique et abus de pouvoir et d’autorité avec usage de la force. Elle a souhaité également déposer une requête auprès de la direction de la police, qui lui a été refusée.


Saniya Toiken a déjà été arrêtée plusieurs fois dans l’exercice de ses fonctions en 2019.


Après trente ans de pouvoir sans partage, le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev a démissionné le 20 mars 2019, cédant sa place à Kassym-Jomart Tokaïev, qui se présente comme un réformateur. Le Kazakhstan occupe la 157e place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi en 2020 par RSF.

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Mise à jour le 30.10.2020