Julian Assange menacé par l’épidémie de Covid-19 en prison, RSF appelle à sa libération immédiate
Reporters sans frontières (RSF) appelle à la libération immédiate de Julian Assange compte tenu de l’inquiétante augmentation de cas de contaminations à la Covid-19 au sein de la prison de Belmarsh, où le fondateur de Wikileaks, confiné dans sa cellule, attend la suite de son procès.
Alors que RSF s’apprêtait à assister à l’audience mensuelle du procès de Julian Assange, prévue ce 26 novembre au Magistrate’s Court de Westminster, ses représentants ont appris que celle-ci était reportée au 11 décembre prochain. Alarmés par la rapide propagation de l’épidémie de coronavirus au sein de la prison où est détenu, le fondateur de Wikileaks, ses avocats ont estimé qu’il serait trop risqué pour lui de se rendre dans la salle où il assiste aux audiences par vidéo. Cette même raison l’avait déjà empêché de se présenter, à distance, devant le tribunal durant le premier confinement.
Selon la compagne de Julian Assange, Stella Moris, un total de 56 cas de Covid-19 ont été détectés aussi bien parmi les prisonniers que les membres du personnel, dans l’aile de l’établissement où est détenu Julian Assange. Toujours d’après ses informations, depuis le 18 novembre, soit depuis neuf jours Julian Assange reste confiné dans sa cellule 24 heures sur 24 – à l’exception de 20 minutes passées en extérieur le 23 novembre.
« Nous sommes très inquiets de la soudaine augmentation de cas de Covid-19 au sein de la prison de Belmarsh, qui a pour conséquence le confinement de facto de Julian Assange, seul dans sa cellule, déclare la directrice de campagnes internationales de RSF, Rebecca Vincent. Son état physique et son passé psychologique en font quelqu’un de très vulnérable, et d’évidence, il est dangereux pour lui de rester détenu dans ces conditions. Nous continuons à appeler à sa libération sans conditions, mais cette situation rend aujourd’hui encore plus urgente sa remise en liberté pour des raisons humanitaires. Nous demandons qu’elle soit effective dans les plus brefs délais. »
En raison de ses antécédents médicaux, et notamment d’infections respiratoires, Julian Assange est à haut risque en cas de contamination par le coronavirus. D’autre part, un confinement prolongé seul dans sa cellule pourrait faire ressurgir son passé de troubles mentaux – dont des accès de dépression et de fréquentes idées de suicide. Le 2 novembre, un prisonnier qui aurait noué des liens d’amitié avec Julian Assange et était détenu dans la même aile du bâtiment pénitentiaire s’est suicidé. Une enquête est en cours.
La prochaine audience au Magistrate’s Court de Westminster se tiendra le 11 décembre. Ce sera la dernière avant la décision sur la demande d’extradition, qui sera rendue le 4 janvier 2021 au Tribunal pénal central de Londres (Old Bailey).
RSF a été la seule ONG à pouvoir assister aux quatre semaines d’audiences sur la demande d’extradition qui se sont déroulées à Old Bailey en septembre, en dépit des sévères restrictions imposées par la Cour aux observateurs. Par la suite, le tribunal ne les a plus autorisés à assister à distance aux audiences mensuelles. Alors même que le Royaume-Uni est en confinement, la seule possibilité d’assister au procès est donc de s’y rendre en personne.
Le Royaume-Uni occupe la 35e place sur 180 pays dans le Classement mondial pour la liberté de la presse établi par RSF en 2020.