Islam Salih libéré

Islam Salih, directeur du bureau de la chaîne Al-Jazira à Khartoum, a été libéré, le 25 avril 2004, après avoir purgé la moitié de sa peine. Le 10 avril, le tribunal de première instance de Khartoum avait condamné le journaliste à un mois de prison. La cour d'appel a réduit sa peine de moitié et ramené son amende à 500 000 dinars (soit environ 1 600 euros au taux officiel). Son avocat, Maître Ali Mahmoud Hassanain a décidé de porter le cas devant la Haute Cour pour casser ce jugement. Reporters sans frontières regrette vivement que cette libération n'ait pas été suivie par la réouverture des bureaux de Al-Jazira, fermés depuis décembre 2003. ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 13.04.2004 Reporters sans frontières dénonce le silence imposé aux journalistes sur la situation au Darfour Islam Salih, directeur du bureau de la chaîne Al-Jazira à Khartoum, a été condamné pour " diffusion de fausses informations ", le 10 avril, à un mois de prison ferme et à une amende d'un million de dinars (environ 3 200 euros au taux officiel), sous peine de rester un mois de plus en prison. Cette mesure s'inscrit dans la politique de black out imposée par le gouvernement soudanais sur toute information témoignant de la situation dramatique au Darfour (ouest du pays). " Cet emprisonnement n'est qu'une illustration supplémentaire de la politique intolérable menée par les autorités soudanaises, et notamment par les services de sécurité, qui tentent d'occulter les horreurs commises sur les populations civiles du Darfour par les forces gouvernementales et les milices arabes armées qu'elles soutiennent. Ce silence criminel imposé à la presse a contribué à l'aggravation de cette terrible crise. Nous ne comptons plus, depuis un an, le nombre de journaux suspendus et de journalistes interpellés pour avoir tenté de franchir cette ligne rouge, comme en témoigne l'emprisonnement inacceptable d'Islam Salih. Nous demandons fermement au gouvernement de le libérer et de permettre à tous les journalistes de travailler librement pour informer l'opinion publique soudanaise et internationale sur la situation au Darfour ", a déclaré l'organisation. Le 17 décembre 2003, les services de sécurité avaient fouillé, sans mandat de perquisition, le bureau d'Al-Jazira. Le lendemain, Islam Salih et un cameraman de la chaîne qatarie avaient été interpellés. Selon les autorités, des droits de douanes sur du matériel n'auraient pas été payés, ce qu'avait démenti formellement Islam Salih, preuves à l'appui. Le bureau d'Al-Jazira avait été fermé. Quelques jours avant cet incident, des éléments des forces de sécurité avaient menacé la chaîne si elle ne changeait pas sa couverture médiatique nationale. Un reportage sur le Darfour avait particulièrement déplu aux autorités qui avaient alors accusé la chaîne " de diffusion de fausses informations ". Le 10 avril, un tribunal de Khartoum s'est référé à l'article 66 du code pénal de 1991, sur la publication de fausses informations, et à l'article 199 du Code des douanes (Custom Authority Act) pour condamner Islam Salih, immédiatement conduit à la prison d'Omdurman, et qui s'est pourvu en appel. Depuis février 2003, les combats qui opposent l'armée soudanaise et les milices arabes soutenues par le gouvernement aux rebelles du Darfour auraient fait environ 10 000 morts, 670 000 déplacés au Soudan et 100 000 réfugiés au Tchad. Les exactions commises par les Janjaweed (milices arabes armées, montées à cheval ou à dos de chameau), qui s'attaquent aux membres de la communauté africaine Fur (dont les tribus Masalit, Dajo, Tunjur, Tama et Zaghawas), sont délibérément étouffées par les autorités gouvernementales. Celles-ci cherchent à occulter ce que l'organisation humanitaire Human Rights Watch qualifie de " crime contre l'humanité " et que le Comité mondial contre la torture de "spectre d'un nouveau génocide "
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Updated on 20.01.2016