Reporters sans frontières exprime sa vive inquiétude après l'instauration par le général Pervez Musharraf de l'état d'urgence, le 3 novembre 2007. Le chef de l'Etat a ordonné l'interruption des retransmissions des télévisions privées dans les principales villes du pays.
Reporters sans frontières exprime sa vive inquiétude après l'instauration par le général Pervez Musharraf de l'état d'urgence, le 3 novembre 2007. Le chef de l'Etat a ordonné l'interruption des retransmissions des télévisions privées dans les principales villes du pays. Les communications téléphoniques mobiles ont également été coupées dans certaines régions.
“Certes le gouvernement dirigé par le général Musharraf fait face à de nombreux défis, notamment la violence des groupes islamistes les plus radicaux, mais rien ne l'obligeait à imposer l'état d'urgence et à limiter la liberté de la presse de la sorte. L'illégalité de ce nouveau coup d'Etat a été confirmée par la Cour suprême. Le chef de l'Etat doit l'entendre et annuler cette décision lourde de conséquences pour la liberté d'expression. Nous demandons au gouvernement et à l'armée de rétablir au plus vite les retransmissions des chaînes de télévisons pakistanaises et de laisser la presse travailler librement et en sécurité”, a déclaré l'organisation.
L'Autorité pakistanaise de régulation des médias électroniques (PEMRA, Pakistan Electronic Media Regulatory Authority) a reçu, le 3 novembre 2007, l'ordre du bureau de la présidence de faire cesser les retransmissions sur les réseaux de câble et le satellite de toutes les chaînes de télévision privées régionales et nationales, et plus particulièrement celles d'informations. Seule la télévision pakistanaise publique PTV, sur laquelle le président Musharraf devrait s'exprimer dans la soirée, continue d'émettre. Quelques chaînes de divertissement n'ont pas été touchées par cette mesure de censure. Les coupures ont d'abord eu lieu à Islamabad, Rawalpindi, Lahore avant de toucher d'autres villes comme Karachi et Peshawar. Dans la capitale du pays, les communications téléphoniques mobiles subissent de nombreuses interférences.
Le 3 novembre 2007, le chef de l'Etat pakistanais a proclamé l'état d'urgence et suspendu la Constitution alors que le pays est plongé dans une profonde crise politique. A Islamabad, la police a encerclé le siège de la Cour suprême qui devait rendre, dans les prochains jours, sa décision sur la légalité de la réélection de Pervez Musharraf à la présidentielle du 6 octobre dernier.
Le Pakistan occupe la 152e position dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières en octobre 2007.