"Il est urgent de préserver les moyens d'information de la population et le débat public, particulièrement en période de troubles politiques", selon RSF

Lire la fiche pays. Reporters sans frontières appelle toutes les parties prenantes (représentants des autorités ou de l'opposition) aux événements politiques en cours dans le pays, à respecter le droit d'informer et d'être informé de leurs concitoyens, tout particulièrement à un moment charnière pour le devenir de la société kirghize. Il est important que la presse puisse remplir sa mission d'intérêt général en informant le public de toutes les évolutions à l'oeuvre dans le pays. A cette fin, il est crucial que les radios et télévisions continuent d'émettre normalement, et les journaux de paraître. Nous appelons également les citoyens et simples sympathisants de formations politiques à laisser les professionnels des médias exercer leur profession, sans les considérer comme des partisans de tels ou tels partis, contrairement aux derniers mois. Le Kirghizstan a connu une dégradation continuelle de la situation de la liberté de la presse depuis plus d'un an, concomitante de l'accroissement des tensions politiques. Alors que ce pays était considéré comme un havre, comparé aux dictatures voisines, les agressions de journalistes se sont multipliées les derniers mois. On déplore même un assassinat, dans lequel des membres des services de la sécurité nationale seraient impliqués. Quant aux médias, bon nombre de ceux ayant relayé les critiques à l'encontre des autorités (notamment celles de népotisme et d'affairisme) ont été fermés, ou condamnés à des amendes qui menacent leur survie. Les médias étrangers et l'Internet n'ont pas échappé à ces pressions, même si ces dernières se sont révélées de courte durée. La web-télévision Stan a dû cesser ses activités après la mise sous scellés de ses locaux par la police financière, après la diffusion d'une information relative à l'implication d'un membre des services secrets dans la mort du journaliste Guennady Pavliuk. Le Kirghizstan se trouve à la 125e place sur 175, dans le classement de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières en 2009.
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Updated on 20.01.2016