Huit journalistes croates accusés d'outrage à la Cour par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie
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Le 7 novembre 2007, le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) a accusé d'"outrage à la cour " huit journalistes croates, pour avoir publié les annexes d'un acte d'accusation concernant trois anciens généraux croates accusés de crime de guerre contre des civils serbes pendant le conflit serbo-croate (1991-1995).
“Nous réitérons nos condamnations des mises en accusation, poursuites ou arrestations de journalistes lorsque ceux-ci remplissent leur devoir d‘information. Nous appelons le Tribunal pénal de La Haye à ne pas mettre en examen ces huit professionnels des médias”, a déclaré Reporters sans frontières.
Le TPIY a adressé au tribunal régional de Zagreb des convocations pour huit suspects, selon le porte-parole de cette juridiction, Kresimir Devcic. Il décidera après leurs auditions de poursuivre ou non les huit journalistes, dont l'identité n'a pas été révélée. Toutefois, selon l'agence Hina trois d'entre eux travailleraient pour la télévision nationale HRT et les cinq autres appartiendraient aux rédactions des principaux quotidiens du pays : Vercernij List, Jutarnij List et Slobodna Dalmacija (régional). Ces médias avaient publié, à partir du 28 mai 2007, le document condifentiel.
Il s'agissait des annexes de l'acte d'accusation des ex-officiers Ante Gotovina, Ivan Cermak et Mladen Markac. Celles-ci contiennent les noms de sept autres responsables militaires et politiques accusés d'avoir participé à une “entreprise criminelle commune” avec les trois ex-généraux inculpés. Ce sont trois anciens ministres ou secrétaire d'Etat, un ancien chef de la gendarmerie et trois anciens commandants militaires (dont deux, publiquement inculpés par le TPIY, ont été transférés en Croatie pour être jugés).
A la suite de cette « fuite », la défense avait demandé à la chambre de première instance de lever la mesure de confidentialité touchant ce document. Le 31 mai, la chambre a accédé à cette demande. Ce document est donc désormais public. Ce qui n'a pas empêché l'ouverture, le lendemain même, d'une enquête par les juges du TPIY.
Ce n'est malheureusement pas la première fois que le TPIY poursuit des journalistes. Le 30 août 2006, Josip Jovic, du quotidien Slobodna Dalmacija, a été condamné à une amende de 20 000 euros pour avoir dévoilé qu'un témoin protégé, en l'occurence le président croate Stipe Mesic, avait été entendu pendant le procès du général croate de Bosnie, Tihomir Blaskic, en 1997. Le 7 février 2007, Domagoj Margetic, a été condamné à trois mois de prison et 10 000 euros d'amende, après avoir divulgué l'identité de plusieurs témoins protégés.
Publié le
Updated on
20.01.2016