Huit ans jour pour jour après la disparition de Jean-Pascal Couraud, Reporters sans frontières attend toujours des précisions sur les circonstances de sa mort. Le corps du journaliste d'investigation disparu le 16 décembre 1997, n'a jamais été retrouvé.
Huit ans jour pour jour après la disparition de Jean-Pascal Couraud, ancien rédacteur en chef au quotidien Les Nouvelles de Tahiti, Reporters sans frontières attend toujours des précisions sur les circonstances de sa mort. Le corps du journaliste d'investigation, dont on est sans nouvelles depuis le 16 décembre 1997, n'a jamais été retrouvé.
« Nous continuons d'exiger des autorités judiciaires de Polynésie que toute la lumière soit faite sur cette sombre affaire où un journaliste a perdu la vie », a déclaré Reporters sans frontières. « Nous ne pouvons pas nous contenter du non-lieu prononcé en juin 2002 par le tribunal de Papeete alors que de nouveaux éléments accréditant la thèse de l'assassinat sont apparus depuis cette date », a ajouté l'organisation.
En octobre 2004, Vetea Guilloux, alors membre du Groupe d'Intervention de Polynésie (GIP), service d'ordre personnel de l'ancien président Gaston Flosse, avait révélé avoir assisté à l'exécution du journaliste par deux de ses anciens collègues du GIP. Ils l'auraient jeté dans le lagon, les pieds lestés de parpaings. Malgré ces déclarations, aucune mesure n'a été prise pour effectuer des recherches du corps.
Ces déclarations avaient ensuite alimenté une grande polémique en Polynésie sur l'implication dans cette affaire de M. Flosse, dont Jean-Pascal Couraud était un opposant notoire. Vetea Guilloux a ensuite été arrêté et condamné à un an de prison, dont neuf mois avec sursis, pour dénonciation mensongère et calomnieuse, en novembre 2004. Il a été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire après être revenu sur ses déclarations. Le procureur général a alors refusé de rouvrir l'enquête sur la disparition du journaliste, estimant qu'il n'était pas possible de vérifier la véracité des propos de l'ancien membre du GIP.
La famille de Jean-Pascal Couraud s'est alors constituée partie civile et a porté plainte contre X pour assassinat le 10 décembre 2004, pour protester contre cette décision. Depuis, elle a été entendue le 22 février 2005 par le juge Anne Barruol, en charge de l'instruction de la plainte.
Le comité de soutien, créé en décembre 2004 par un des frères de la victime, continue d'être informé sur le déroulement de l'enquête dont les résultats restent bien maigres à ce jour.
Reporters sans frontières soutient la famille de Jean-Pascal Couraud, disparu depuis maintenant 8 ans, dans son combat pour la recherche de la vérité.