Hommage à la reporter de Novaïa Gazeta : "La voix d'Anna n'a jamais été aussi forte"

Après la manifestation organisée lundi 9 octobre devant l'ambassade de Russie à Paris, Reporters sans frontières s'est associée à l'hommage qui a été rendu à Anna Politkovskaïa, le 11 octobre, lors d'un rassemblement sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris. L'organisation exige la création d'une commission d'enquête internationale sur ce dossier.

Signez la pétition читать на русском Reporters sans frontières s'est associée à l'hommage rendu à Anna Politkovskaïa, le 11 octobre, lors d'un rassemblement devant de la cathédrale Notre-Dame de Paris (photo). Organisé avec l'association des journalistes France-Russie, Etudes sans frontières et tous les amis d'Anna Politkovskaïa à Paris, il a réuni un millier de personnes. Reporters sans frontières a réitéré sa demande de voir la création d'une commission d'enquête internationale. Après une minute de silence, le professionnalisme et la détermination d'Anna Politkovskaïa dans l'exercice de son métier de journaliste ont été évoqués par ses amis et collègues en France. "Ils l'ont tuée pour la faire taire, mais nous ferons tout pour que ses mots soient lus et portent témoignage de son engagement pour la liberté", a rappelé Vera Michalsky, éditrice et amie de la journaliste. Le philosophe André Glucksmann a souligné la portée universelle du combat d'Anna Politkovskaïa et l'indulgence coupable des Etats européens : "Anna Politkovskaïa est morte pour nous, mais aussi de nous, du fait que nous ne l'écoutions guère et que ceux que nous avons élus sont d'une complaisance à toute épreuve avec le pouvoir russe". Bernard-Henri Lévy a rappelé que les autorités russes doivent être tenues pour responsables des attaques contre la liberté de la presse, déclarant : "Quand Vladimir Poutine entend le mot "presse libre", il sort son revolver". Les nombreuses personnalités présentes ont ensuite célébré la mémoire d'Anna Politkovskaïa. Des extraits de ses livres ont été lus par Jane Birkin et Catherine Deneuve. "C'est avec une vive émotion que nous sommes rassemblés aujourd'hui en souvenir d'Anna Politkovskaïa. Avant de dire notre tristesse et notre colère devant son assassinat, il faut rappeler que nous n'oublierons pas Anna et exigerons sans relâche que toute la vérité soit faite sur ce crime odieux", a conclu Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. Anna Politkovskaïa travaillait depuis 1999 pour le bihebdomadaire Novaïa Gazeta. Elle devait livrer pour l'édition du 9 octobre un article consacré à la torture en Tchétchénie, photos à l'appui. Il n'est jamais arrivé à la rédaction. Dans son dernier livre, "La Russie selon Poutine", paru cette année en France, elle dénonçait non seulement les exactions en Tchétchénie mais aussi la corruption et les attaques contre les droits de l'homme en Russie. Saluée internationalement pour son courage et son professionnalisme, Anna Politkovskaïa, 48 ans, a été retrouvée morte, assassinée de plusieurs coups de feu dans son immeuble du centre de Moscou, samedi 7 octobre en milieu d'après-midi. Notre page spéciale "Justice pour Anna" Lire la position de Reporters sans frontières dans le Moscow Times Ecouter l'entretien avec Anna Politkovskaïa et avec Robert Ménard sur le site de RFI
Publié le
Updated on 20.01.2016