Hernan Echeverri libéré après trois mois de captivité

Détenu depuis le 22 janvier par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), le photographe d'Urabá Hoy Hernan Echeverri a été relâché le 17 avril. Il a retrouvé sa famille le soir même à Medellín. Aucune rançon n'aurait été versée à ses ravisseurs.

Hernan Echeverri, photographe du bimensuel Urabá Hoy, a été libéré le 17 avril 2005, dans une zone rurale proche de la municipalité d'Apartadó, (département d'Antioquia, nord-ouest du pays), après trois mois de captivité. Sa fille, Claudia Patricia Echeverri , a expliqué à l'Agence France-Presse (AFP) qu'il avait lui-même téléphoné à sa famille pour lui annoncer sa libération. « Le soir même, nous nous sommes retrouvés à Medellín », a-t-elle ajouté. La semaine précédente, les proches d'Echeverri avaient accédé à la demande des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) de diffuser un message dénonçant les « excès » des autorités de la région d'Antioquia. Aucune rançon n'aurait, en revanche, été payée. Le photographe avait été enlevé le 22 janvier à un barrage installé par le Front 34 des FARC dans la localité de Dabeiba (dans la région d'Urabá). _______________________ 12.04.05-Les FARC envoient la preuve qu'Hernán Echeverri est toujours vivant
Selon un article publié en ligne le 11 avril 2005 sur le site Univision.com, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) ont confirmé qu'elles détenaient Hernán Echeverri, photographe du journal régional Urabá Hoy. Elles ont fait parvenir à la famille de l'otage un questionnaire rempli de la main de ce dernier. Pour Irene, la sœur d'Hernán Echeverri, il s'agit bien de la preuve qu'il « est vivant » bien que ses proches n'aient pas plus de précision sur son état de santé ni sur ses conditions de détention. Irene a expliqué à l'Agence France Presse (AFP) que la division « José María Córdoba » des FARC avait, dans un premier temps, réclamé une rançon d'environ 128 000 dollars pour finalement exiger la diffusion d'un message dénonçant les « excès » des autorités de la région d'Antioquia, en échange de la libération du photographe. ___________________________________ 27.01.05-Un photographe enlevé par la guérilla dans le département d'Urabá (Nord-Ouest)
Reporters sans frontières proteste énergiquement contre l'enlèvement, le 22 janvier 2005, de Hernán Echeverri Arboleda (photo), du bimensuel Urabá Hoy, par la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, maoïstes). « Nous demandons aux responsables des FARC d'ordonner immédiatement et sans condition la libération d'Hernán Echeverri Arboleda », a déclaré l'organisation. « L'information ne doit pas être prise en otage par les groupes armés. Les accusations de soutenir tel ou tel camp régulièrement portées contre les journalistes doivent cesser ». L'organisation appelle par ailleurs les médias à se mobiliser pour la libération de leur collègue aussi longtemps que nécessaire. « La presse doit se montrer unie face à ses agresseurs si elle veut faire respecter sa liberté ». En raison des attaques répétées de leur groupe armé contre la presse, Manuel Marulanda, le commandant des FARC, Nicolas Rodríguez Bautista, leader de la guérilla de l'ELN, et Salvatore Mancuso, le chef des Autodéfenses unies de Colombie (AUC, paramilitaires), font partie des 33 prédateurs de la liberté de la presse dans le monde dénoncés par Reporters sans frontières. Selon l'armée, Hernán Echeverri Arboleda, photographe d'Urabá Hoy, a été enlevé le 22 janvier 2005 à un barrage installé par le Front 34 des FARC dans la localité de Dabeiba (département d'Urabá). Le photographe avait quitté un peu plus tôt la ville d'Apartadó et se rendait à Medellín pour rendre visite à sa famille. Les FARC n'ont ni confirmé, ni démenti détenir le photographe. Les autorités militaires ont déclaré avoir lancé des opérations pour obtenir sa libération. Les responsables d'Urabá Hoy estiment que le barrage a pu être monté uniquement pour enlever leur confrère. « Il est très étrange qu'il ait été le seul à être enlevé alors que d'autres véhicules sont passés au même endroit sans avoir été inquiétés. Sa voiture a été retrouvée sur place avec une balle dans le pneu, vraisemblablement pour l'arrêter », a expliqué Jairo Banquett, directeur du journal, à Reporters sans frontières. « Parce que nous sommes installés dans une ville contrôlée par les paramilitaires, il se peut que les FARC nous assimilent aux paramilitaires. Mais lorsque les FARC contrôlaient la ville au début des années 1990, on nous considérait alors comme des guérilleros », a expliqué Jairo Banquett qui souligne que le journal n'a aucun parti pris politique. Antonio José García Fernández, directeur de la rédaction, a expliqué pour sa part que l'édition du journal de décembre 2004 donnait une large couverture à la démobilisation dans la région d'une partie des Autodéfenses unies de Colombie (AUC, paramilitaires), dont les FARC sont les ennemis jurés. Les deux responsables du journal ont confié à Reporters sans frontières que, s'ils privilégient l'hypothèse d'un enlèvement politique, ils n'écartent aucune autre piste. « Une dizaine de personnes ont été enlevées sur la même route au cours des deux dernières années », rappelle Jairo Banquett. Tous deux indiquent que le journal n'a reçu aucune menace. Agé de 64 ans, retraité du Sena, un centre de formation où il était chauffeur, Hernán Echeverri Arboleda est également responsable d'un programme alimentaire pour les personnes âgées disposant de peu de ressources. « Pour lui, le journalisme est un hobby », a précisé Jairo Banquett. Le photographe est également actionnaire du journal. Lors des élections d'octobre 2003, il avait été candidat au conseil municipal d'Apartadó sur la liste d'un parti indépendant, Nuevo Partido. Sorti en juillet 2005 à Apartadó, Urabá Hoy a récemment fait paraître son 9e numéro. Publié à 5 000 exemplaires, le journal emploie neuf personnes.
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Updated on 20.01.2016