Reporters sans frontières proteste contre la fermeture inopinée de l'imprimerie du quotidien régional El Observador, le 25 juillet, dans la province de Santa Fe. L'organisation ne croit pas à une simple mesure administrative mais bien à un règlement de comptes politique de la part de la municipalité.
Reporters sans frontières demande la réouverture de l'imprimerie du quotidien régional El Observador fermée sans préavis, le 25 juillet 2007, sur ordre de la municipalité de San Lorenzo dans la province de Santé Fe (Centre Est). L'organisation ne croit guère à la simple mesure administrative invoquée par les élus.
“Les autorités municipales ont agi de façon arbitraire en brandissant une soi-disant ‘absence d'habilitation' contre l'imprimerie, alors que de nombreuses entreprises locales dans une situation administrative analogue n'ont jamais été entravées de cette manière dans leur activité. Le conflit entre El Observador et le maire de San Lorenzo, Mónica de la Quintana, est un fait connu et ce n'est pas la première fois que l'équipe municipale tente de s'en prendre au journal. La justice, aujourd'hui saisie, doit annuler cette mesure et le journal doit obtenir réparation”, a déclaré Reporters sans frontières.
Dans la matinée du 25 juillet 2007, le fonctionnaire municipal Ariel Santacruz, accompagné de la police, s'est présenté à l'imprimerie pour réclamer le permis d'habilitation du site, avant d'y apposer des scellés sans dresser de procès-verbal. Les autorités ont argué qu'il s'agissait de vérifier si l'imprimerie fonctionnait avec les “autorisations requises”. Depuis, El Observador a totalement cessé de paraître dans les kiosques.
Le directeur et propriétaire de El Observador, Andrés Sharetta, attribue cette décision à la ligne éditoriale du quotidien, en nette opposition avec l'administration de Mónica de la Quintana, maire de San Lorenzo et membre du parti Frente para la Victoria (FV, fondé par le Président Néstor Kirchner), qui a subi une défaite aux élections provinciales du 1er juillet dernier.
Le 17 juillet, trois conseillers municipaux issus de la majorité municipale ont adressé une note au responsable du conseil délibératif de la municipalité de San Lorenzo, Leonardo Raimundo, mettant vivement en cause le travail des journalistes de El Observador. Selon les élus, le journal “mal nommé” “tend à semer le doute sur la conduite des affaires publiques par la diffamation, usant et abusant de l'agression, de l'offense et de la mauvaise foi”. Leonardo Raimundo a dès lors chargé le gouvernement municipal de vérifier les accréditations des activités commerciales du quotidien.
Andrés Sharreta a saisi la première juridiction civile et commerciale de San Lorenzo pour faire annuler la mesure.