Fermeture du bureau de Novaïa Gazeta à Samara suite à des pressions

Le 12 novembre 2007, la rédaction de Novaïa Gazeta a annoncé la fermeture de son bureau de Samara (900 km au sud-est de Moscou), placé dans l'impossibilité matérielle de publier depuis la saisie du dernier ordinateur. "Nous dénonçons le caractère insidieux des pressions exercées contre le journal, qui ont mené à sa paralysie. Cette fermeture est avant tout le résultat d'une volonté politique de mise au pas de la presse russe à la veille des élections parlementaires. Nous réaffirmons notre soutien à Novaïa Gazeta dont les ennuis à Samara sont liés à l'organisation de la “Marche des mécontents” en mai dernier dans cette ville, dont l'organisatrice était la fille du rédacteur en chef de l'édition locale du bihebdomadaire”, a déclaré Reporters sans frontières. Le 12 novembre, Novaïa Gazeta a officiellement fermé son bureau de Samara, paralysé par la saisie de son matériel informatique. Selon le rédacteur en chef de l'édition locale, Serguei Kourt-Adjiev, le journal travaillait dans des conditions “critiques” depuis deux mois. Il ne fait aucun doute que les autorités ont souhaité “étrangler le journal à la veille des élections”. Les pressions ont débuté le 11 mai avec la saisie de trois ordinateurs, à la veille de la “Marche des mécontents”. Le 8 novembre, l'ordinateur personnel du rédacteur en chef a été confisqué. Le 17 octobre, Serguei Kourt-Adjiev a appris que des poursuites avaient été engagées contre lui dès le 14 mai dernier pour usage de logiciels contrefaits. Cette fermeture n'est pas un cas isolé. L'édition de Novaïa Gazeta à Nijni-Novgorod est elle aussi paralysée depuis la saisie du matériel informatique de son bureau local, le 29 août dernier, sur la base d'accusations similaires. L'usage de logiciels piratés dont sont soupçonnées les deux éditions ne donne généralement pas lieu à des poursuites en Russie où la contrefaçon informatique est malheureusement monnaie courante.
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Updated on 20.01.2016