Encore trois journalistes menacés de mort : la situation s'aggrave pour les professionnels de l'information

Reporters sans frontières est préoccupée par les actes d'intimidation dont ont été victimes, les 26 et 27 mai 2005, les journalistes Mario Espinoza Ruiz, Ronald Ripa Casafranca et Nilo Gonzáles Domínguez de Radio Panorama à Andahuaylas (sud-ouest du pays). « Depuis le mois de décembre 2004, le Pérou connaît une recrudescence des intimidations et des menaces visant à faire taire les journalistes. Il incombe aux autorités de prendre des mesures pour enrayer ce processus au plus vite afin que le Pérou ne se place pas en haut de la liste des pays les plus dangereux d'Amérique latine pour les professionnels de l'information. Nous exhortons les autorités à identifier et à punir les coupables dans cette affaire au plus vite », a déclaré Reporters sans frontières. Selon l'organisation de défense de liberté de la presse, IPYS, les journalistes ne connaissent pas leurs agresseurs, mais ont cependant constaté que les actes d'intimidation avaient débuté le 26 mai, date à laquelle ils avaient commencé à enquêter sur une plainte déposée par des enseignants qui accusaient de corruption le directeur de l'Unité de gestion pour l'éducation locale de la ville, Liceo Truyenque Aréstegui. Ce jour-là, les journalistes avaient invité le fonctionnaire en question dans leur émission pour lui permettre de donner son point de vue. Ce dernier avait nié toutes les accusations portées à son encontre. L'après-midi même, des prospectus dénigrant les trois journalistes avaient été distribués dans la rue. Nilo González Domínguez a affirmé avoir été suivi par une camionnette dans la soirée. Le lendemain, ces actes d'intimidation ont pris la forme d'appels téléphoniques au siège de Radio Panorama, menaçant de mort les trois journalistes. Liceo Truyenque Aréstegui a, quant à lui, affirmé n'avoir rien à voir avec ces menaces. Il a ajouté que les journalistes avaient des "intérêts personnels" dans cette affaire, sans donner plus d'explications.