En réponse au procès inique contre Gao Yu, RSF divulgue à son tour des secrets d’Etat

Le 17 avril 2015, un tribunal de Pékin a déclaré la journaliste Gao Yu coupable de “divulgation de secrets d’Etat” et l’a condamnée à une peine de sept ans d’emprisonnement. En signe de protestation et afin de démontrer l’inefficacité de la répression que mènent les autorités, RSF dévoile des documents secrets chinois que l’organisation s’est procurés.

Face à la condamnation à sept ans d’emprisonnement de Gao Yu, Reporters sans frontières divulgue des documents internes du Parti communiste chinois exposant davantage la politique de répression de l’information et de propagande des autorités chinoises. L’organisation prouve ainsi que les acteurs de l’information en Chine continueront à faire parvenir à l’étranger des informations censurées par les autorités et à exposer la propagande et les mensonges du Parti communiste chinois. RSF a obtenu ces documents internes provenant notamment du Bureau d'Etat de l'information et de l'Internet. Ces notes montrent le renforcement du contrôle du Net par les autorités à la fin de l’année dernière. Directives de censure adressées aux médias, circulaires internes distribuées au sein des entreprises du Net qui collaborent avec la censure, compte rendus de réunions… Ces documents témoignent de l’ampleur des efforts fournis par le Parti, pour modeler l’opinion publique à sa vision politique. “Nous sommes révoltés par le verdict qui a été annoncé en dépit des preuves de l’innocence de Gao Yu apportées par ses avocats, déclare Benjamin Ismaïl, responsable du bureau Asie-Pacifique de Reporters sans frontières. Aujourd’hui, alors que les autorités font à dessein triompher le mensonge, nous souhaitons leur rappeler une vérité : pour chaque journaliste ou blogueur qu’elles condamnent et transforment en prisonnier politique, elles créent dix nouvelles vocations de défenseur de la liberté de la presse et de l’information. Dix acteurs de l’information qui défendront l’intérêt général en révélant à tous ce qu’elles veulent dissimuler. C’est d’ailleurs grâce à l’un de ces journalistes que nous avons obtenus des documents internes du PCC.” A l’annonce du verdict, l’avocat de la journaliste, Mo Shaoping, a déclaré qu’il ferait appel de la décision. Selon les autorités, Gao Yu aurait envoyé à un média étranger une note interne du Parti communiste chinois (le document 9), considérée comme “secrète” alors qu’elle avait déjà été publiée sur la Toile. La veille du verdict, l’organisation avait demandé que la journaliste, première lauréate du prix Guillermo Cano de l’Unesco en 1997, détenue depuis le 24 avril 2014, soit relâchée et que les charges qui pesaient contre elle soient abandonnées. L’organisation publie ici des extraits de messages adressés aux censeurs du Net et de directives à l’attention des médias et des diverses plate-formes d’information en ligne. RSF publiera prochainement la totalité des informations obtenues :
Publié le
Updated on 20.01.2016