Drago Held sous protection policière, après avoir reçu de nouvelles menaces de mort.
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Reporters sans frontières dénonce les menaces de mort dont est de nouveau la cible Drago Held, journaliste du quotidien Jutamji List, spécialiste de l'histoire récente de la Croatie, et notamment des crimes de guerre commis lors de la guerre civile en ex-Yougoslavie (1991-1995).
"Il semble désormais évident que les journalistes qui enquêtent sur les crimes de guerre sont devenus les cibles privilégiées de ceux qui voudraient faire oublier leurs responsabilités dans le conflit. Le travail de la presse dans la lutte contre l'impunité est essentiel et doit être soutenu au-delà des frontières du pays", a déclaré Reporters sans frontières
"Nous apportons notre soutien à nos confrères croates qui vivent aujourd'hui des heures difficiles. Nous appelons les autorités à redoubler d'efforts pour identifier les auteurs de ces menaces et à maintenir, lorsqu'elles sont souhaitées, les protections policières", a ajouté l'organisation.
Drago Held, journaliste du quotidien Jutarnji List, a été placé sous protection policière permanente après avoir reçu, le 27 novembre 2008, sur la messagerie vocale de son téléphone mobile, un message l'avertissant qu'il serait bientôt "massacré".
Le journaliste est connu pour son travail sur les crimes de guerre commis lors de la guerre civile, entre 1991 et 1995. En février 2008, il avait déjà reçu des menaces de mort sous la forme d'une photo d'un crâne humain, accompagnée d'une lettre lui conseillant le "silence". Cet "avertissement" lui était parvenu quelques jours après avoir publié des articles, dans le magazine Feral Tribune, sur un ex-général croate, Branimir Glavas, soupçonné d'avoir tué en 1991 des civils serbes à Osijek. Dans un des derniers articles paru dans Jutarnji List, Drago Held s'intéressait à nouveau à Branimir Glavas, qui a été élu député aux élections législatives de novembre 2007. Le journaliste était également témoin lors de l'ouverture, en 2005, du procès de Branimir Glavas.
Ce nouvel incident s'inscrit dans un contexte de violence qui marque depuis plusieurs semaines la capitale croate.
Le 24 octobre 2008, Ivo Pukanic, directeur de l'hebdomadaire Nacional, et son collaborateur Niko Franjic, directeur marketing du groupe NCL, ont été tués dans un attentat à la bombe. Le 21 novembre 2008, les services de déminage de la police ont également découvert une bombe factice en plastique sous la voiture de Hrvoje Appelt, journaliste de l'hebdomadaire Globus. Le véhicule du journaliste était garé devant l'agence de lutte contre la corruption (USKOKO). La police a placé Hrvoje Appelt sous protection. Ce dernier a fait également état de menaces reçues depuis le mois de septembre 2008.
Publié le
Updated on
20.01.2016