Double attentat à Quetta: trois journalistes tués, trois autres blessés

Reporters sans frontières est horrifiée par le double attentat survenu le 10 janvier 2013 à Quetta, dans la province du Baloutchistan (Ouest), dans lequel trois journalistes ont perdu la vie et trois autres ont été blessés : un journaliste et deux collaborateurs des médias. "Nous présentons nos condoléances aux familles et aux proches des journalistes tués. Ces actes barbares ne doivent pas rester impunis. Au cours des quatre dernières années, la sécurité des professionnels des médias n'a cessé de se détériorer au Baloutchistan, qui continue d'être un des lieux les plus dangereux au monde pour la presse. Nous appelons le gouverneur de la province, Nawab Zulfiqar Ali Magsi, à réagir concrètement dans les plus brefs délais", a déclaré Reporters sans frontières. "Nous soutenons la mobilisation annoncée par la profession tout en préconisant aux rédactions baloutches une extrême prudence dans la couverture des violences qui secouent la province. Ce n'est pas la première fois que ce modus operandi, qui vise à maximiser le nombre de victimes, est utilisé par les auteurs d'attentats à la bombe. En plus des pertes humaines et des dommages qu'elle occasionne, la première bombe sert d'appât pour attirer sur place journalistes et forces de sécurité, alors visés par un second engin explosif. En l'absence cruelle de mesures de protection de la presse par le gouvernement, les rédactions doivent s'organiser afin de minimiser les risques encourus par leurs reporters", a ajouté l'organisation. Dans la nuit du 10 janvier, les médias locaux se sont immédiatement rendus sur les lieux de l'explosion, aux abords d'un club de billard situé sur la route d'Alamdar. Alors qu'ils couvraient la situation chaotique sur place, une deuxième explosion a ébranlé le site. Selon les équipes de désamorçage de bombes, environ 100 kilogrammes d'explosifs auraient été utilisés dans l'attaque. Selon Essa Tareen, président de la Baloutchistan Union of journalists à Quetta, contacté par Reporters sans frontières, les journalistes Imran Shaikh, caméraman de la chaîne de télévision Samaa News, et Mohammad Iqbal, photographe de l'agence de presse privée News Network International (NNI) sont morts sur le coup tandis que Saifur Rehman, reporter de Samaa News, a succombé à ses blessures après avoir été emmené dans un hôpital. La Pakistan Federal Union of Journalists (PFUJ) a annoncé une manifestation de protestation après la prière du vendredi, pour condamner le décès des trois journalistes. Le photographe Muhammad Hasan, de l'agence de presse Independent News Pakistan (INP) et frère du journaliste Mohammad Iqbal, ainsi que deux ingénieurs satellites ont été blessés par les explosions. Leur pronostic vital serait engagé. Environ 80 personnes ont été tuées lorsque les deux bombes ont explosé à dix minutes d'intervalle, sur la route Alamdar, à Quetta, ciblant les membres de la communauté chiite. Des policiers et des équipes de secours figurent parmi les morts selon le chef de police de Quetta. Plusieurs véhicules techniques de diffusion satellite (DSNG) ont également été endommagés dans le double attentat. Les chaines de télévision Geo TV et Samaa News ont déclaré que leurs camionnettes avaient été sérieusement endommagées.
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Mise à jour le 20.01.2016