Afrique
Djibouti
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Classement 2023
162/ 180
Score : 35,87
Indicateur politique
152
39.25
Indicateur économique
174
25.49
Indicateur législatif
157
34.53
Indicateur social
172
28.18
Indicateur sécuritaire
121
51.90
Classement 2022
164/ 180
Score : 35,75
Indicateur politique
170
32.73
Indicateur économique
177
16.12
Indicateur législatif
157
37.72
Indicateur social
165
37.60
Indicateur sécuritaire
117
54.56

Harcèlement judiciaire, perquisitions illégales, agressions, arrestations… L’arsenal répressif déployé contre les journalistes par le régime d’Ismaïl Omar Guelleh, réélu pour un cinquième mandat en 2021, fait régner une véritable terreur sur les médias.

Paysage médiatique

À Djibouti, le paysage médiatique est complètement verrouillé et se limite presque exclusivement aux médias d’État comme le journal La Nation, l’agence djiboutienne d’information et la Radio-Télévision de Djibouti (RTD). Aucun média indépendant n’est installé dans le pays. Si, comme l’hebdomadaire gratuit LVD, édité en français, La Voix de Djibouti (LVD) opère en exil depuis Paris et assure une information libre, ses ondes sont régulièrement brouillées et son site Internet bloqué par les autorités. Le pouvoir bride délibérément Internet pour limiter l'accès aux réseaux sociaux, qui sont parmi les seuls espaces de libre expression et d'accès aux informations.

Contexte politique

Le régime djiboutien exerce un contrôle total sur la liberté d’informer. Les médias d’État et les autorités de régulation sont à ses ordres. Le pluralisme politique est proclamé dans la constitution de 1992, la première depuis l’indépendance, mais dans la réalité, le système du parti et de la pensée unique continue de prévaloir. Il n’y a aucun débat public critique possible et aucun média autorisé à en être le canal.

Cadre légal

La commission chargée d’étudier les demandes d’agrément des médias audiovisuels n’a jamais été mise sur pied alors qu’elle est prévue, depuis 30 ans, dans la loi relative à la liberté de la communication. Ce texte constitue lui-même une sérieuse entrave à la liberté d’informer, avec des peines de prison prévues pour les délits de presse et des contraintes d’âge et de nationalité pour créer un média. 

Contexte économique

Au cours d’une interview en 2020, le président avait invoqué l'étroitesse du marché publicitaire dans ce petit pays de la corne de l’Afrique qui compte 1 million d’habitants pour justifier l’absence de médias indépendants dans son pays. Dans la réalité, le blocage est plus politique qu’économique. Les médias d’État, les seuls existants, sont financés par le pouvoir. Le système d'accréditation des correspondants internationaux et des rares médias somaliens est opaque et souvent basé sur du chantage. 

Contexte socioculturel

À Djibouti, les susceptibilités ethno-claniques sont un phénomène avec lequel les journalistes doivent composer pour ne pas subir de pressions. Dans ce pays musulman, la religion, la condition de la femme et les sujets relatifs à l’orientation sexuelle sont particulièrement tabous et font l’objet de censure et d’autocensure. 

Sécurité

Surveillés, agressés, menacés et parfois détenus, les journalistes qui tentent de produire de l’information de manière indépendante vivent dans un climat d’insécurité permanent. Deux journalistes collaborant au média en exil LVD ont été détenus entre fin 2022 et début 2023. Cela confirme la tendance de ces dernières années des arrestations arbitraires de journalistes, souvent pour les dissuader de poursuivre leurs activités.