Dix-sept journaux suspendus par le nouveau gouvernement militaire

Dans la matinée du 21 octobre, le nouveau gouvernement a suspendu quatorze publications pour une durée illimitée et trois autres temporairement. Les " durs " de la junte militaire ont également repris en main le bureau de la censure contrôlé auparavant par des proches du général Khin Nyunt, en résidence surveillée depuis le 19 octobre. Reporters sans frontières et la Burma Media Association s'inquiètent de cette mesure arbitraire, soudaine et violente à l'encontre de tout un pan de la presse privée birmane. Les deux organisations dénoncent ce qui a tout l'air d'un acte de vengeance de la part du nouveau Premier ministre, Soe Win, à l'égard d'organes de presse proches de son prédécesseur. "La presse ne doit pas être victime d'un règlement de comptes. Nous demandons la réouverture immédiate de l'ensemble de ces journaux et la fin de la censure préalable", ont écrit Reporters sans frontières et la Burma Media Association dans une lettre adressée au nouveau Premier ministre birman. Selon les informations obtenues par la Burma Media Association et Reporters sans frontières, parmi les publications suspendues, on trouve Living Color, New Gazette, First Eleven Journal, Interview Journal, Reader's Journal, Idea Magazine, The Voice Journal, Naing Ngan Da-Kar Journal et Kumudra. Ainsi, le détenteur de la licence de publication du magazine Living Color était le propre fils de Khin Nyunt, Ye Naing Win. Les autres directeurs de publication devaient obtenir des licences appartenant à des proches du général Khin Nyunt ou des agents des services secrets militaires (MIS). L'hebdomadaire en anglais Myanmar Times, tenu conjointement par un éditeur australien et le Bureau des Etudes Stratégiques (OSS), a lui aussi été fermé pour une semaine. " On nous a dit que le gouvernement était en train de restructurer le bureau de la censure et que c'était la raison pour laquelle le Myanmar Times était fermé temporairement ", a expliqué un employé du magazine.