Deux nouveaux hebdomadaires suspendus
Organisation :
Le 11 décembre, une cour de justice yéménite a suspendu pour « diffamation » la diffusion de deux hebdomadaires, Al-Osboo et Al-Rassid.
Le rédacteur en chef de l'hebdomadaire indépendant Al-Osboo, Jamal Al-Adeenee, a été condamné à verser une amende de 30 000 riyals (130 euros) pour avoir accusé le ministre de l'Education de malversations financières. Al-Osboo sera suspendu trois mois à compter du verdict.
Le rédacteur en chef d'Al-Rassid, suspendu un mois, a quant à lui été condamné à deux mois de prison avec sursis. Cette condamnation fait suite à une plainte intentée par une chaîne de magasins dénigrée par l'hebdomadaire.
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28.11.2005 Escalade de la répression contre la presse
Les suspensions de journaux, convocations, condamnations à des peines de prison et agressions de journalistes sont devenues monnaie courante au Yémen.
"Nous dénonçons cette vague de répression régulière contre la presse, qui crée un climat d'intimidation extrêmement préjudiciable pour le travail des journalistes", a déclaré l'organisation.
"Nous sommes extrêmement inquiets des récentes condamnations prononcées à l'égard de journalistes connus pour leur professionnalisme et leur liberté de ton. Le code pénal qui régit la presse au Yémen doit être impérativement modifié. Le président yéménite, Ali Abdallah Saleh, n'a, par ailleurs, toujours pas respecté ses promesses de dépénalisation des délits de presse, faites en juin 2004," a ajouté Reporters sans frontières.
Deux médias suspendus et quatre journalistes interdits de publication en novembre 2005
Le tribunal de grande instance du sud-ouest de Sanaa a condamné, le 19 novembre 2005, le journal d'opposition Al Thawra à une amende de 950 000 rials yéménites (4250 euros) et interdit de publication les journalistes Fikri Kassem et Salah El Din Al Dakkak pour une période de six mois. Le journal a également été condamné à payer la somme de 500 000 mille riyals (2200) ainsi qu'à publier des excuses au plaignant, Mohamed Taher Naji, trésorier de la ville de Taizz.
Le tribunal de grande instance de Sanaa a suspendu, le 27 novembre 2005, le journal d'opposition Tagammu pour "sectarisme" et "atteinte à l'image de l'islam". Abdel Rahman Abdullah, rédacteur en chef de l'hebdomadaire et Abdul Rahman Saeed, auteur de l'article en cause, ont également été condamnés à une amende de 220 euros chacun et interdits de publication pour une période d'une année. L'article incriminé, paru en septembre 2004, comparait la situation politique actuelle aux luttes politiques qu'avaient traversées le pays en 1968.
Une presse mise au pas
Plusieurs journalistes ont également été agressés ou menacés ces derniers mois après avoir enquêté sur des affaires de corruption ou des sujets dits "sensibles" qui touchent le président Ali Abdallah Saleh ou son entourage.
Nabil Sabaie, journaliste d'opposition, a été attaqué le 12 novembre 2005, à Sanaa, par un groupe d'hommes armés qui l'ont bousculé puis poignardé aux deux épaules.
Moujib Soueileh, cameraman pour la chaîne satellitaire arabe Al-Arabiya a été harcelé et frappé par la police le 20 octobre 2005, à Sanaa, alors qu'il réalisait un reportage sur une manifestation d'ouvriers d'une usine de textile réclamant le paiement de leurs arriérés de salaire.
Khaled El Hammadi, correspondant du quotidien arabe basé à Londres Al-Quds el Arabi, a été détenu par la police yéménite le 31 août 2005, pendant plus de 30 heures, après avoir enquêté sur les circonstances de crashs de plusieurs avions militaires au Yémen.
Jamal Amer, rédacteur en chef de l'hebdomadaire indépendant Al-Wassat, a été enlevé et tabassé par des hommes armés dans la nuit du 22 au 23 août 2005.
Munif Damesh et Naif Damesh, fixer et chauffeur de journalistes étrangers ont été arrêtés le 3 avril 2005, et détenus pendant plus d'un mois sans avoir le droit de contacter ni leur famille ni un avocat.
Le syndicat des journalistes yéménites a plusieurs fois exprimé son inquiétude sur ces atteintes à la liberté de la presse. Son secrétaire général, Hafez El-Bukari, a démissionné, le 27 novembre 2005, en signe de protestation à l'égard du gouvernement et de certains partis politiques qui "tentent de marginaliser le rôle du syndicat," a-t-il déclaré.
Publié le
Updated on
20.01.2016