Deux médias publics chinois bannis de l'île

Reporters sans frontières conteste le bien-fondé de la décision prise par les autorités taïwanaises, le 10 avril 2005, d'interdire la présence sur l'île de deux importants médias officiels chinois, l'agence de presse Xinhua et le quotidien People's Daily. « Bien que la République populaire de Chine ne soit certainement pas un modèle en matière de liberté de la presse, utiliser la censure à l'encontre de ses médias à des fins politiques n'a pas de sens. Nous estimons que le droit à l'information ne doit, en aucun cas, faire les frais de différends politiques et demandons à Taïwan de revenir sur sa décision », a déclaré l'organisation. Le responsable des relations avec le continent, Joseph Wu, a justifié cette décision en déclarant que les journalistes chinois contribuaient à la mésentente entre Taïwan et la Chine, notamment par leurs articles erronés minimisant l'ampleur des mouvements de protestation contre l'adoption de la « loi anti-sécession » du 14 mars 2005. Cette loi très controversée autorise, en effet, l'utilisation de la force contre Taïwan si celle-ci proclamait son indépendance. A Taïwan, les journalistes chinois travaillent par roulement. La mesure mise en place par les autorités taïwanaises prendra effet en mai prochain, lors de la prochaine rotation. Les journalistes de Xinhua et People's Daily ne pourront alors accéder à l'île pour remplacer leurs collègues sortants. La réaction de Pékin est intervenue le 13 avril. « Nous espérons que les autorités taïwanaises vont annuler cette interdiction déraisonnable le plus rapidement possible», a déclaré Li Weiyi, porte-parole du Bureau des relations avec Taïwan. D'autres critiques envers cette mesure émanent de groupes d'opposition et de médias locaux, appelant les autorités taïwanaises à la prudence.
Publié le
Updated on 20.01.2016