Deux journalistes d'un magazine sportif détenus par la police militaire

La police militaire a arrêté, le 17 juillet, quatre journalistes d'un magazine sportif de Rangoon pour avoir publié un article sur l'absence d'une équipe de football birmane à une compétition asiatique. Deux d'entre eux sont toujours détenus au secret. Reporters sans frontières et la Burma Media Association (BMA) sont indignées de la détention de ces deux journalistes sportifs. Alors que la junte militaire affirme, sans en apporter la preuve, que des dizaines de prisonniers ont été libérés, nos deux organisations constatent que de nouvelles personnes sont arbitrairement arrêtées. Cette nouvelle arrestation montre qu'il n'y a aucune place en Birmanie pour une information qui contredise la volonté et les caprices des généraux au pouvoir. Les deux organisations demandent à la junte militaire la libération immédiate des deux reporters. Le 17 juillet, des éléments de la police militaire (Military Intelligence, MI) ont perquisitionné pendant plusieurs heures la rédaction de l'hebdomadaire sportif First Eleven (Premier Onze). Ils ont menotté et interpellé U Zaw Thet Htwe, rédacteur en chef, et les journalistes Than Htut Aung, U Zaw Myint et Soe Pa Pa Hlaing. Myint Zaw, responsable d'une autre publication de Rangoon, a également été interpellé. Le rédacteur en chef Zaw Thet Htwe, un ancien détenu politique qui a déjà purgé une peine de quatre ans de prison, aurait été frappé. Ils ont été transférés dans un lieu inconnu. Quelques heures plus tard, des militaires ont arrêté l'épouse de Zaw Thet Htwe, par ailleurs employée du magazine privée Living Coulour. Elle a été libérée quelques heures plus tard. Le 19 juillet, Than Htut Aung, Myint Zaw et U Zaw Myint ont été relâchés. Les deux autres journalistes sont toujours détenus au secret. L'arrestation des journalistes pourrait être liée à la publication d'un article dans le First Eleven sur l'amende imposée par les organisateurs d'un tournoi asiatique de football (Asian Champion Club) à une équipe de football birmane qui n'avait pas participé à ces rencontres. Le magazine avait déjà reçu un avertissement après la publication d'un article sur un don de la communauté internationale de quatre millions de dollars pour promouvoir le football en Birmanie. First Eleven s'interrogeait sur l'utilisation de cette somme. La police militaire a convoqué, le 18 juillet, tous les journalistes de cet hebdomadaire sportif qui diffuse à plus de 50 000 exemplaires. Il leur a été demandé de continuer à publier le magazine et de respecter les règles de la censure. Reporters sans frontières et la BMA rappellent qu'elles s'opposent à toute levée des sanctions politiques et économiques contre le gouvernement birman avant la libération des prisonniers politiques, notamment les quinze journalistes, et la fin de la censure sur l'information.
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Updated on 20.01.2016