Deux journalistes agressés en marge d’une conférence de presse de la vice-présidente

Deux journalistes du quotidien elPeriódico ont été agressés par des agents de sécurité pendant une conférence de presse organisée par la vice-présidente Roxana Baldetti. L’hostilité du gouvernement à l’égard d’elPeriódico prend chaque jour des formes nouvelles. Le journaliste Pavel Vega et le photographe Álex Cruz se sont vus refuser l’accès, sans aucune explication, à une conférence de presse de la vice-présidente de la République, Roxana Baldetti, à l’Hotel Crowne Plaza, dans la matinée du 18 septembre 2014. Ils ont ensuite réussi à s’y infiltrer, mais la vice-présidente a quitté la salle lorsque le journaliste d’elPeriódico lui a posé des questions. Alors qu’ils cherchaient à s’approcher d’elle, Pavel Vega et Àlex Cruz ont été agressés physiquement et verbalement par des agents de sécurité. L’équipement du photographe a été détruit. L’incident a eu lieu deux jours après qu’elPeriódico a annoncé être espionné par le gouvernement. Le directeur du quotidien, José Rubén Zamora, faisait référence à la publication d’un communiqué officiel en réponse à un reportage sur l’acquisition d’un domaine luxueux par la vice-présidente : le communiqué, affirmant que l’article faisait partie d’une campagne diffamatoire menée par elPeriódico contre le président et la vice-présidente, avait été posté avant même la publication du reportage. « Reporters sans frontières condamne l’agression des journalistes du quotidien elPeriódico, déclare Camille Soulier, responsable du bureau Amériques de l’organisation. Des représentants d’un gouvernement qui se présente comme la cible systématique des attaques d’un média ne sauraient y répondre légitimement par la rétention d’informations ou des actes d’intimidation. » Ce n’est pas la première fois qu’elPeriódico se voit intimidé par le gouvernement. Le président Pérez Molina et la vice-présidente Roxana Baldetti ont porté plainte à de nombreuses reprises contre José Rubén Zamora, qui a été interdit de sortir du pays et a vu ses comptes en banque gelés le 7 janvier 2014. Le quotidien n’a pas accès à la publicité officielle et ses journalistes sont interdits d’accès à la résidence présidentielle. Le jour même de l’agression des deux correspondants d’elPeriódico, la journaliste Norma Sut Sansir, qui officie pour Prensa Comunitaria, a été arrêtée par la police nationale alors qu’elle se dirigeait vers une manifestation à Camotán, dans le département de Chiquimula (Sud). D’après l’alerte lancée par le média, Norma Sut Sandir a été faussement accusée d’avoir agressé des agents de police. Le Guatemala est 125e sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières en 2014
Publié le
Updated on 20.01.2016