Deux journalistes étrangers arrêtés et expulsés alors qu’ils couvraient une action de Greenpeace

Reporters sans frontières condamne l'expulsion de la journaliste indienne Kumkum Dasgupta, du Hindustan Times et du reporter italien de L'Espresso, Raimondo Bultrini. Ils ont été expulsés d'Indonésie le 18 novembre 2009. Les services d'immigration ont invoqué des violations des termes de leur visa, pourtant obtenus en bonne et due forme. Les autorités ont également expulsé treize activistes de Greenpeace au cours de la semaine. ------ le 17 novembre 2009 : Le 16 novembre 2009, la journaliste indienne Kumkum Dasgupta et le reporter italien Raimondo Bultrini ont été interpellés par la police de Pelalawan, dans la province de Riau, sur l'île de Sumatra. Les deux journalistes, qui couvraient les activités de Greenpeace contre la déforestation sauvage dans le pays, ont été retenus par des membres de la police indonésienne, puis remis aux services de l'immigration. "Ces arrestations arbitraires de journalistes accrédités ne sont pas acceptables. Faut-il rappeler que les forces de police ne sont pas aux ordres des conglomérats industriels? Déjà en juillet dernier, le journaliste français Cyril Payen avait été arrêté par des agents de sécurité et livré à la police alors qu'il enquêtait sur l'exploitation forestière illégale d'un important groupe industriel indonésien. Les autorités doivent garantir le droit des journalistes indonésiens et étrangers de couvrir librement la question cruciale de la déforestation", a déclaré Reporters sans frontières. Dans l'après-midi du 16 novembre, des policiers de Pelalawan ont emmené de force les deux journalistes pour leur "poser des questions sur (leur) activité". KumKum Dasgupta, rédactrice adjointe pour le Hindustan Times, et Raimondo Bultrini, correspondant du journal italien L'Espresso, suivaient des membres de l'organisation Greenpeace, dans le cadre d'un documentaire sur la compagnie Andalan Pulp and Paper et la déforestation illégale dans le pays. Trente militants de Greenpeace ont été interpellés. Les deux journalistes, pourtant accrédités par le gouvernement indonésien, ont été détenus pendant plusieurs heures sans se voir notifier les charges qui pesaient contre eux. Ils ont ensuite été transférés à l'office de l'immigration de la capitale de la province, Pekan Baru. Les journalistes risquent l'expulsion pour avoir "enfreint les procédures d'immigration relatives aux journalistes étrangers", dictées par le ministère des Affaires étrangères. Ces procédures impliquent notamment l'obtention de dix documents, en plus du visa. La déforestation sur l'île de Sumatra est l'une des plus rapides au monde. En septembre 2009, Reporters sans frontières a publié un rapport sur les journalistes environnementalistes http://www.rsf.org/spip.php?page=article&id_article=34477, qui montre à quel point il est difficile pour les professionnels des médias de dénoncer les désastres environnementaux perpétrés dans le monde, notamment en Indonésie.
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Updated on 20.01.2016