Deux chercheurs d'Amnesty International et un journaliste arrêtés puis harcelés alors qu'ils visitaient des centres de détention
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Reporters sans frontières dénonce le harcèlement dont sont victimes deux chercheurs de l'organisation Amnesty International et un journaliste gambien, arrêtés le 6 octobre 2007 et maintenus en détention pendant trois jours, avant d'être libérés sous caution dans l'attente d'une décision sur l'opportunité de les poursuivre en justice.
"Le gouvernement du président Yahya Jammeh détient l'un des palmarès les plus fournis d'Afrique en termes d'arrestations arbitraires et d'accusations extravagantes. Les chercheurs d'Amnesty International et Yaya Dampha ont été arrêtés parce qu'ils faisaient leur métier, c'est-à-dire enquêter sur l'Etat de non-droit qui règne dans les prisons gambiennes. Cela vaut à ces témoins gênants des mesures coercitives, vexatoires et illégales, auxquelles les autorités doivent mettre fin au plus vite", a déclaré l'organisation.
La directrice ajointe du programme Afrique d'Amnesty International, Tania Bernath, de nationalité américano-britannique, et son collaborateur nigérian, Ameen Ayobele, ont été arrêtés le 6 octobre à 18 heures à Basse (Est), en compagnie de Yaya Dampha, journaliste du quotidien d'opposition Foroyaa. Ils se dirigeaient vers la ville de Fatoto, après avoir rencontré en détention un certain Ousman Jatta dit "Rambo", un partisan de l'opposition détenu arbitrairement depuis près d'un an. Transférés au siège de la police à Banjul, la capitale, le 8 octobre, ils ont été relâchés sous caution dans la soirée, avec pour instruction de se présenter le lendemain à la police.
Les passeports de Tania Bernath et Ameen Ayobele ont été confisqués. Les trois personnes doivent se présenter de nouveau à la police le 11 octobre, a affirmé leur avocat, Lamine Camara. La police souhaite avoir plus de temps pour examiner leur cas et obtenir un avis du ministère de la Justice sur l'opportunité de poursuites, selon la même source.
Reporters sans frontières se joint à l'appel d'Amnesty International aux autorités gambiennes, afin que leurs deux collaborateurs et le journaliste soient blanchis "immédiatement et sans conditions".
Publié le
Updated on
20.01.2016